Préfecture, rectorat, Agence régionale de santé : les services de l’État tentent d’apporter des informations et des précisions sur les modalités du déconfinement qui débutera ce lundi 11 mai, notamment en ce qui concerne la vente des masques, le dépistage par tests et les réouvertures des lieux de vie.
©Facebook Préfecture de Haute-GaronneÀ quelques jours du déconfinement, les services décentralisés de l’État sont au travail. Mais ils sont loin d’avoir toutes les informations nécessaires à leur tâche, de la part de leurs autorités de tutelle. « Nous attendons des précisions » aura été prononcé plusieurs dizaines de fois lors du point sur la situation qu’ont effectué, ce mercredi 6 mai, les responsables de la préfecture d’Occitanie et de Haute-Garonne, du rectorat de l’académie de Toulouse et de l’Agence régionale de santé. Ils constatent d’abord que les conditions sanitaires sont remplies pour la mise en œuvre d’un déconfinement progressif à partir du 11 mai. « Depuis fin avril, le nombre de signalements est en baisse. Que ce soit en provenance des hôpitaux de la région, où une centaine de personnes sont aujourd’hui en service de réanimation, contre 350 lors du pic épidémique. Ou de la part des cabinets libéraux et de SOS Médecins, dont les prises en charge liées au Covid-19 ont chuté de 350 à 50 par jour », indique Pierre Ricordeau, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie. Il cite également la proportion de ceux qui se révèlent positifs lorsqu’ils sont testés, qui est passée de 25 % au plus fort de l’épidémie, à 3 % ces derniers jours. « C’est l’effet du confinement et de l’esprit de responsabilité des citoyens. Nous sommes classés dans le vert, y compris dans la capacité de nos hôpitaux à faire face à la suite », précise-t-il.
Partant de ce constat, Pierre Ricordeau annonce que la stratégie de dépistage de la maladie va « fortement s’élargir, pour casser au plus tôt la chaîne de contamination. Nous aurons une capacité proche de 20 000 tests par jour, presque deux fois plus que nos besoins aujourd’hui ». Il rajoute qu’ils seront prescrits, à compter de la semaine prochaine, à toute personne présentant des symptômes. « Si elle se révèle positive au coronavirus, elle devra respecter une phase d’isolement, jusqu’à sa guérison. » Autrement dit, rester confinée chez elle, ou, dans le cas où cela ne serait pas possible, compte tenu de la présence d’autres membres dans le foyer, dans un centre tels ceux qui viennent d’être installés dans les quartiers toulousains de La ramée et de Patte d’oie — les instructions gouvernementales en la matière n’ont pas encore été communiquées. Dans un deuxième temps, 250 agents de l’Assurance maladie seront mobilisés en Occitanie afin d’identifier les individus qui auraient été en contact avec ces personnes infectées, pour qu’à leur tour elles soient dépistées. Des quatorzaines sont prévues pour elles « dans des conditions qui seront connues d’ici la fin de la semaine. Nous savons déjà qu’il n’y aura pas de confinement contraint ou surveillé, mais des mesures d’accompagnement médical et psychologique », rappelle le préfet Étienne Guyot.
Ce dernier informe que l’État prendra à sa charge 50 % du prix d’acquisition des masques grand public que les collectivités sont en train de se procurer. Leur distribution se fera « en liaison étroite avec les maires, dans les Centres communaux d’action sociale ou par les associations, qui connaissent les besoins ». Avec une attention particulière pour les plus vulnérables et un dispositif d’accompagnement des personnes isolées. Le préfet évoque, par ailleurs la mise en ligne d’une plateforme dédiée aux entreprises et pilotée par La Poste, qui propose 10 millions de masques de protection. Et il prévient que la police, la gendarmerie et les autorités régionales de la concurrence seront mobilisées pour contrôler les prix, la qualité et les modalités de délivrance.
« Un retour à une vie plus normale », selon le préfet, avec la réouverture de tous les commerces, à l’exception des bars, cafés, hôtels et restaurants et de nombreuses structures liées à la culture. Celle des musées, des parcs et jardins. Ou celle des marchés, couverts ou non, sans limitation du nombre des étals, à condition qu’ils respectent des règles sanitaires, réunies dans un guide à destination des maires. « Je leur ai tous écrit pour leur en faire part. Jusqu’ici, ils ont très bien su s’organiser et je suis sûr que cela va se poursuivre. » Quant à celle des grandes surfaces de plus de 40 000 m², la décision n’est pas tranchée. Il en va de même pour l’accès aux lacs de la région, qui peuvent être considérés comme des plages, ou aux quais de la Garonne.
À propos du retour des enfants dans les 2 500 écoles de l’académie de Toulouse, le recteur Benoît Delaunay revendique une gestion « au cas par cas, avec un inspecteur de l’Éducation nationale auprès de chaque maire ». Des fiches pratiques ont été largement diffusées « et le protocole sanitaire devrait l’être à son tour très prochainement ». En terme pédagogique, « il ne sera pas question de finir les programmes à tout prix, mais de consolider ce qui doit l’être ». S’agissant des maires haut-garonnais qui ont pris un arrêté pour laisser fermées leurs établissements la semaine prochaine, Étienne Guyot indique qu’il est en discussion avec eux « afin de lever les interrogations ou les réserves. » Précisons que le texte qui prévoit la réouverture des écoles ce lundi 11 mai n’est, à l’heure où nous écrivons ces lignes, pas encore paru.
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