Malgré l’engagement du gouvernement de renforcer la politique d’inclusion des élèves handicapés au sein de l’école publique, parents et enseignants de Haute-Garonne constatent que « sur le terrain, les moyens manquent ». Ils se mobilisent, ce mercredi 13 janvier, devant le Rectorat pour le faire savoir.
En Haute-Garonne, ils attendaient la rentrée scolaire pour constater la concrétisation des récentes promesses du gouvernement quant à l’école inclusive (accueil des élèves handicapés au sein de l’école publique classique). Parents et enseignants de Haute-Garonne se disent aujourd’hui « catastrophés » par la situation après quatre mois d’observation. Tant en termes de manque de moyens pour accompagner les enfants, que de conditions de travail des professionnels qui interviennent auprès d’eux.
« Le 30 juin 2020, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer et la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées Sophie Cluzel annonçaient une rentrée 2020 sous le signe du renforcement des moyens pour l’école inclusive. Mais sur le terrain, en Haute-Garonne, tous les voyants sont au rouge », lance Charlotte Andrieu, co-secrétaire du syndicat enseignant SNUipp-FSU 31. La première illustration étant l’exclusion des cartes scolaires des élèves des Unités localisées pour l’inclusion scolaire (dispositif permettant aux élèves d’évoluer en classe traditionnelle tout en disposant de temps spécifiques d’accompagnement). « Une démarche qui permettrait pourtant de réduire les effectifs par classe et d’en ouvrir 11 supplémentaire sur le département », calcule l’enseignante.
Mais la liste des manques relevés par les syndicats et les parents d’élèves est longue. Surtout en termes de moyens humains. « Toutes les professions nécessaires à la garantie d’une école inclusive de qualité se trouvent en sous-effectifs », constate Charlotte Andrieu. Et d’énumérer : « Il faudrait 5 postes supplémentaires d’enseignants référents de scolarité (ERSH) en Haute-Garonne. Il faudrait en ouvrir 322 sur les personnels de Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased). »
Un défaut quantitatif d’encadrement pour les syndicats, mais aussi qualitatif. D’abord, parce que les enseignants et les Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), ne pourraient plus suivre de formations, qu’elles soient continues ou initiales, selon la SNUipp-FSU 31. En cause ? L’absence de remplaçant. « Ils sont tous mobilisés pour des remplacements ordinaires, ou dus au Covid », note Charlotte Andrieu.
Sans compter la gestion comptable des effectifs AESH, relevée par le syndicat. Selon ce dernier, les Pôles inclusifs d’accompagnement localisé (Pial), mis en place cette année, ne tiendraient pas compte de la dimension sociale du travail des accompagnants dans le déploiement des effectifs. « Un élève handicapé et son AESH créés des liens particuliers, indispensables à une scolarité de qualité », estime Charlotte Andrieu. Qui observe également un taux important de renouvellement sur ces postes : « Les AESH sont rémunérés 750 euros par mois et ne sont pas formés à leurs tâches. Logiquement, ils ne restent pas longtemps… » Des conditions de travail qui impactent non seulement le professionnel encadrant mais aussi l’élève.
Alors, à l’appel de la FCPE 31 et de l’intersyndicale éducation de Haute-Garonne, parents, enseignants et personnels accompagnants se mobilisent, ce mercredi 13 janvier devant le rectorat, « pour exiger les moyens d’une inclusion au service de la réussite de tous les élèves et respectueuse des conditions de travail de tous ».
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