Archipel Citoyen, la liste candidate pour les municipales à Toulouse, présente les principales mesures de son « bouclier social ». Encadrement des loyers, gratuité, tarification sociale et mutuelle municipale… Un panel de mesures devant favoriser, plus que le pouvoir d’achat, le « pouvoir de vivre ».
Depuis ses premiers pas dans la campagne municipale à Toulouse, la liste Archipel Citoyen promeut une ville inclusive et solidaire. La perspective d’une crise sociale consécutive aux deux mois de confinement conforte Antoine Maurice, la tête de liste, dans sa volonté de protéger les plus vulnérables.
« Nous devons anticiper une crise humanitaire majeure qui va débuter dans les mois à venir. Il faut s’attendre à des suppressions d’emplois et, donc, à une aggravation de la fragilité économique de certains et du nombre de personnes sans-abri. Cela dans une ville qui, malgré son dynamisme économique, est déjà sujette à une forte précarité et à de lourdes inégalités sociales. Cela semble paradoxal, mais le chômage y augmente autant que les emplois », explique le candidat de la gauche unie qui souhaite redonner du « pouvoir de vivre » aux Toulousains et développer un « bouclier social » afin de protéger les plus démunis.
« En six ans, Jean-Luc Moudenc a creusé le fossé entre ceux qui vont bien et ceux qui ont très peu », fustige Antoine Maurice qui pointe la hausse des impôts, comme les tarifs des services municipaux. Des décisions qui auront coûté, selon Archipel Citoyen, près de 4 000 euros à une famille composée d’un couple marié avec deux enfants et propriétaire d’un T4, sur l’ensemble du dernier mandat.
« Dans la situation actuelle, il ne serait pas raisonnable de baisser les impôts, mais nous voulons que cela se traduise par une amélioration des services publics », assure le candidat. Celui-ci prévoit donc de restaurer la gratuité et les tarifications sociales pour les cantines scolaires, les transports en commun et même pour l’eau, un point qu’il faudra d’abord négocier avec Véolia.
Afin de garantir ce pouvoir de vivre, Archipel Citoyen souhaite également expérimenter l’encadrement des loyers et un registre des loyers consultable par le public. « En permettant aux futurs locataires de consulter ce dernier, ceux-ci pourront comparer les prix demandés à ceux précédemment perçus. La transparence permettra de limiter les augmentations abusives », explique Antoine Maurice.
Des mesures qui seront complétées par un dispositif de caution universelle de l’État. « Ce dispositif a un double effet positif. Il facilite l’accès au logement des plus démunis et, en même temps, il rassure les propriétaires. »
Afin de répondre aux situations d’urgence sociale, Archipel Citoyen souhaite également déployer un panel de mesures destinées à soutenir les plus précaires et à créer un « bouclier social ». En premier lieu, la liste d’union de la gauche envisage de constituer une mutuelle communale de santé, pour les habitants n’étant pas éligibles à la Complémentaire santé solidaire. Ce dispositif, inspiré des mutuelles d’entreprises, permettrait à la fois de négocier des tarifs préférentiels et de mieux informer les bénéficiaires quant à leurs droits.
Toujours dans une logique de lutte contre la précarisation, Archipel Citoyen souhaite expérimenter la mesure ‘’Territoire zéro chômeur’’ et se pencher sur l’instauration d’un Minimum social garanti à destination des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté. « C’est un travail que nous devons mener en coopération avec les autres collectivités locales. À la manière d’un guichet unique, ce dispositif permettrait de centraliser et donc de rendre plus accessibles les différentes aides déjà existantes », explique Antoine Maurice.
Enfin, Archipel Citoyen promet une rupture sur la question du logement social et des sans-abri. « Quand Jean-Luc Moudenc se défausse en expliquant que cette question n’est pas de la compétence municipale. Avec des mesures comme l’arrêté anti-bivouac, que nous supprimerons, il se contente de cacher la misère. Nous, nous voulons l’affronter et agir », assure-t-il.
Pour parer au plus urgent, la liste de gauche envisage donc de mobiliser le patrimoine de la ville pour augmenter les capacités d’accueil en hébergement d’urgence et de mettre en place une politique qui privilégie la médiation à la répression.
À plus long terme, Archipel Citoyen se propose de renforcer la politique de construction de logements sociaux et d’aider financièrement à la rénovation énergétique de 10 000 habitations. Pour ce dernier point, Antoine Maurice prévoit d’allouer un budget de 11 millions d’euros par an : « C’est l’équivalent de ce que la municipalité actuelle a investi dans l’embellissement du centre-ville », compare celui qui défend une vision globale des politiques d’aide et de relance économique.
« Pour chaque euro attribué au secteur économique, un euro doit également être attribué pour soutenir les particuliers. Avec les 17,5 millions d’euros, le Plan précarité qu’a présenté Jean-Luc Moudenc manque cruellement d’ambition. »
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