Cette semaine, le JT ne s’arrête pas au parloir. Et le constat est clair en cellule : trop de détenus y sont entassés. Quand certains proposent la création de places de prison supplémentaires pour remédier aux problèmes, nous saisissons l’occasion pour remettre en question l’incarcération et étudions d’autres voies pour sanctionner, tout en respectant la dignité des personnes. De quoi imaginer une prison hors les murs.
Affichant un taux d’occupation de 117.5% au 1er août 2016, les prisons françaises débordent. Un engorgement que les pouvoirs publics se sont depuis longtemps engagés à résoudre, sans succès. Résultat : les détenus s’entassent dans des cellules prévues initialement pour une seule personne. Des conditions dénoncées par de nombreuses associations et les détenus eux-mêmes. Pourtant, depuis 1875, l’encellulement individuel est inscrit dans le droit… mais rarement appliqué. Dans l’agglomération toulousaine, le centre de détention de Muret ne se trouve pas dans cette situation puisque 559 détenus y sont écroués, pour 623 places. En revanche, le cas de la maison d’arrêt de Seysses est plus délicat. Avec 965 détenus présents entre ses murs, pour une capacité initiale de 655 places, l’établissement est en surpopulation.
Pour y remédier, le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, vient de présenter son dernier rapport où il présente plusieurs mesures. D’ici 2025, il préconise la création de 10 000 places supplémentaires, soit la construction de 16 143 nouvelles cellules. Environ 1 000 d’entre elles, seront collectives quand la plupart devront être individuelles, 80% à terme contre 39% aujourd’hui. Et c’est, à l’image des établissements pénitentiaires de Midi-Pyrénées, dans les maisons d’arrêt que l’effort devrait se concentrer. Entre 9 481 et 14 600 cellules individuelles y seront créées.
Pour cela, le ministre de la Justice prévoit d’y consacrer 1.1 milliard d’euros en 2017 afin de lancer les travaux, dont 900 millions seront alloués aux sites les plus en difficulté (Paris, PACA, Midi-Pyrénées et Grand Ouest). La maison d’arrêt de Seysses figurant donc parmi les priorités du gouvernement.
Pousser les murs pour faire de la place aux détenus, telle est l’option choisie par le gouvernement. Mais quid des alternatives à l’incarcération, quand cela est possible, qui peuvent également contribuer à désengorger les prisons ? Il en existe plusieurs en France que ce soit au moment de prononcer la peine (amendes, sursis, travaux d’intérêt général, contrainte pénale) ou bien lors de son aménagement (placement à l’extérieur, semi-liberté, surveillance électronique ou libération conditionnelle). D’autant que ces mesures sont, selon des études de l’administration pénitentiaire elle-même, efficaces contre la récidive.
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Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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