Des familles de personnes handicapées mentales en Occitanie manifesteront, ce jeudi 9 décembre, à Toulouse, pour alerter les autorités sur la pénurie d’accompagnants et dénoncer le manque de reconnaissance des professionnels du secteur médico-social.
« Les postes ne sont pas pourvus car il n’y a pas de candidat », se désole Évelyne Lucotte-Rougier, la présidente, pour l’Occitanie, de l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei). Celle-ci organise une manifestation devant la préfecture de la Haute-Garonne, ce jeudi 9 décembre, afin de « dénoncer le manque de reconnaissance des professionnels du médico-social et alerter sur la situation vécue par les familles et personnes en situation de handicap ». Ce mouvement fédère 23 associations, qui regroupent plus de 3 000 familles, gèrent près de 300 établissements médico-sociaux et emploient 6 600 salariés dans la région. Il en manque 190, pour lesquels les offres d’emploi ne trouvent donc pas preneurs. « Nous manquons principalement d’infirmières et d’aides-soignants. Mais la pénurie concerne l’ensemble des métiers du médico-social », précise Évelyne Lucotte-Rougier.
Selon cette dernière, ces difficultés de recrutement son principalement dues au Ségur de la Santé, qui consacre, notamment, plus de 8 milliards d’euros par an à la revalorisation des métiers des établissements de santé et des EHPAD. « Conséquence : pour un même métier, un salarié du secteur hospitalier aura une prime que ne touchera pas un salarié du secteur médico-social », explique la présidente de l’Unapei. Le Premier ministre Jean Castex a pourtant annoncé, le 8 novembre, des mesures de revalorisation salariale pour tous les personnels soignants et certains non soignants accompagnant des personnes en situation de handicap. Mais l’Unapei souligne que certains métiers ont été oubliés : moniteurs, éducateurs spécialisés, veilleurs de nuit, agents de sécurité, personnel administratif… « L’accompagnement des personnes en situation de handicap ne se résume pas qu’aux soins », insiste Évelyne Lucotte-Rougier.
Les conséquences sont importantes sur l’accompagnement des personnes en situation de handicap intellectuel ou cognitif, que ce soit en établissement ou au domicile. « L’accompagnement est parfois réduit au strict minimum. C’est une chose inacceptable pour les parents que nous sommes, une question d’accès au droit et de dignité pour ces personnes ». L’Unapei a mis en ligne une pétition qui a déjà réuni 75 000 signataires. « Plus ceux-ci seront nombreux et plus nous aurons de poids face au gouvernement. Et nous pourrons alors discuter pleinement et ouvertement avec lui », conclut Évelyne Lucotte-Rougier.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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