En 50 ans le nombre de résidences principales a plus que doublé en Occitanie. Une explosion autant due à la croissance démographique qu’au phénomène de décohabitation des ménages, et en particulier aux divorces.
Le chiffre donne le vertige. Depuis 50 ans, l’Occitanie a gagné, chaque jour, 83 nouvelles résidences principales. Selon une publication de l’Insee, on en dénombrait en effet 2,7 millions en 2018. Soit plus de deux fois plus (2,27 exactement) qu’en 1968. Une explosion que l’institut national de statistique impute en premier lieu à ce qu’il appelle la décohabitation des ménages, c’est à dire la diminution de la taille de ces derniers. Parmi les principales causes de ce phénomène, on retrouve ainsi la hausse des ruptures conjugales mais aussi le fait que les couples se forment plus tardivement qu’auparavant ainsi que le vieillissement de la population et l’allongement de l’espérance de vie. Au final, la taille moyenne des ménages est passée de 3,1 personnes en 1968 à 2,1 en 2018.
“Jusqu’à la fin des années 90, l’effet de décohabitation contribue plus que la croissance de la population à l’augmentation du nombre de résidences principales dans la région”, écrit l’Insee. Mais depuis les années 2000, la tendance s’est inversée. Ainsi entre 2013 et 2018, la démographie galopante que connaît l’Occitanie contribue à 55% à cette hausse des résidences principales (contre 45% pour la diminution de la taille des ménages).
Quelles qu’en soient les causes ce phénomène se répercute majoritairement en périphérie des villes-centres. En 50 ans, le parc de résidences principales a été multiplié par 5 dans ces zones contre 2,7 dans les couronnes plus éloignées et seulement 1,9 dans les villes-centres. Si la poussée démographique est plus marquée dans ces dernières depuis les années 2000, l’effet décohabitation, lui, est systématique majoritaire dans les communes hors de l’aire d’attraction des villes.
Dans ce panorama de nouvelles résidences principales, ce sont les maisons individuelles qui gagnent du terrain en Occitanie. Elles représentent 63% du parc total et leur nombre a été multiplié par 2,5 en 50 ans. Ainsi, depuis 1968, on en dénombre un million de plus dans la région tandis que 500 000 nouveaux appartements sont sorti de terre dans la même période. Concernant la répartition de ces maisons supplémentaires, elles ont été multipliées par 1,5 en dehors des aires d’attraction des villes, par deux dans les aires de moins de 200 000 habitants et par plus de trois dans les aires de plus de 200 000 habitants.
Enfin, l’Insee s’est penchée sur le mode de chauffage des résidences principales pour mesurer l’évolution en 50 ans en Occitanie. Sans surprise, alors qu’il était quasiment inexistant dans les années 1960, c’est le chauffage électrique qui est le plus présent de nos jours avec 46% des résidences principales équipées de la sorte. Le gaz arrive en deuxième position avec 28% des logements. Quant au fioul qui chauffait un quart des logements à son pic d’utilisation en 1975 avant d’être délaissé, il équipe encore 9% des résidences principales. Des logements qui seront concernés par l’obligation d’abandon progressif de ce type de chauffage à partir de 2022.
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