Selon une étude de l’Insee, deux tiers des trajets domicile-travail de moins de cinq kilomètres sont effectués en voiture en Occitanie.
Sur les deux millions de personnes actives que comptent l’Occitanie, 700 000, soit un tiers, ont moins de 5 kilomètres à faire pour se rendre sur leur lieu de travail. C’est à ces courtes distances et à la manière dont elles sont parcourues que s’est intéressé l’Insee dans une récente étude. Le principal enseignement étant que l’usage de la voiture reste largement prépondérant pour ces petits déplacements. Il représente en effet deux tiers d’entre eux (69%), très loin devant la marche à pied (16%) et les transports en commun (7%).
En queue de peloton, il est à noter qu’en Occitanie, seulement 5% des trajets domicile-travail de moins de cinq kilomètres s’effectuent en vélo. Dans le détail, l’usage de la petite reine reste stable pour toutes les distances inférieures à cinq kilomètres. En revanche, le recours à la marche pour se rendre à son travail est, sans surprise, d’autant plus fréquent que la distance est réduite. Il concerne ainsi 35% des actifs qui ont moins de 500 mètres à parcourir contre moins de 10% pour les distances de plus de 2,5 kilomètres. Au delà de ce seuil, les déplacements réalisés en transports en commun dépassent ceux effectués à pied.
Mais la distance n’est pas le seul critère qui détermine le choix du mode de transport. « La présence ou non d’aménagements adaptés aux modes alternatifs peut expliquer en partie la plus ou moins grande prédominance de la voiture », explique l’Insee. Les résultats varient en effet fortement selon les différentes zones définies par l’institut de statistiques, à savoir les pôles, qui sont les centres des aires d’attraction d’une ville, et les couronnes, qui correspondent à leurs périphéries.
Ainsi, quand 13% des trajets de moins de 20 kilomètres sont effectués en transports en commun dans les pôles, généralement mieux dotés en la matière, ce chiffre est seulement de 2% dans les couronnes. De même, pour les distances inférieures à 5 kilomètres, le vélo est deux fois moins utilisé (3%) en périphérie des aires d’attraction, où le maillage en aménagements cyclables est moins dense, que dans les centres (7%).
L’Insee constate aussi des nuances à l’intérieur des grands pôles de la région. Dans l’hypercentre de Toulouse, comme dans celui Montpellier, l’usage de la voiture est forcément moindre qu’à l’échelle de l’Occitanie. Il y concerne en effet moins d’un trajet court sur cinq. Un usage, pour ces mêmes distances, qui a tout de même tendance à augmenter en s’éloignant des centres-villes. Dans certains quartiers les plus excentrés de Toulouse et de Montpellier, l’utilisation de la voiture peut représenter jusqu’à quatre déplacements courts sur cinq.
« Cet usage plus marqué de la voiture en périphérie des centres-villes résulte de plusieurs facteurs. D’une part, les aménagements pour les alternatives à la voiture sont plus rares ou de qualité inférieures : moindre fréquence des transports en commun, itinéraires piétons et cyclistes plus souvent morcelés. D’autre part, le profil des actifs n’est pas le même : les cadres habitant plus souvent en centre-ville », analyse l’Insee. Or, selon l’institut, qui a aussi étudié ces trajets courts en fonction des catégories socio-professionnelles, ce sont les cadres et les employés qui se déplacent le moins en voiture.
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