Vendredi 22 mai, les inscriptions à l’action collective “Le droit de soigner et d’être soigné” se sont ouvertes. Lancée notamment par l’avocat toulousain Christophe Lèguevaques, l’action consiste à « agir pour la liberté de prescription de tous les médecins ». Après seulement 48 heures, déjà plus de 10 000 participants se sont manifestés.
Christophe Leguevaques / Crédits : Franck Alix« On ne soigne pas les victimes par décret ». Alors que la prescription de l’hydroxychloroquine a été interdite pour les médecins généralistes depuis mars, l’avocat toulousain Christophe Lèguevaques a lancé une action collective. Aux côtés de deux de ses confrères du barreau parisien, tous membres du collectif MySmartCab, l’avocat entend « agir pour la liberté de prescription de tous les médecins ». « Nous n’admettons pas qu’il y ait une gestion bureaucratique au niveau des traitements à suivre », s’insurge Christophe Lèguevaques. « Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui décide pour les médecins, c’est un abus de droit. »
Vendredi 22 mai dernier, “Le droit de soigner et d’être soigné” est entrée dans sa « phase active », relate l’avocat. Et alors que quelques 2 500 participants étaient attendus au lancement, ce sont, après 48 heures, plus de 10 000 qui se sont inscrits. Un mouvement massif qui conforte l’avocat dans son choix de mener cette action. « Ce n’est pas moi qui ai choisi de la lancer », assure-t-il. « C’est une demande qui émanait de plusieurs personnes, c’est certainement l’une des plus grandes actions collectives réalisées en France. »
Au-delà du nombre participants, c’est surtout, pour l’avocat, un moyen de « comprendre les événements contradictoires que nous avons vécus ». Il n’y aura, en ce sens, pas de demande d’indemnités si la bataille est remportée, mais bien un changement de paradigme dans le pouvoir décisionnaire. Comment seront financées les procédures ? Sur la plateforme noublionsrien.fr, qui héberge l’action collective, les intéressés ont la possibilité de s’abonner à un journal, à partir de 3,50 euros par mois pendant douze mois. Outre le moyen de générer des fonds, ce journal permettra également à ses abonnés d’obtenir de plus amples informations.
Les inscriptions sont d’ailleurs toujours ouvertes. Une fois clôturées, l’action se déclinera alors en quatre temps. Dans un premier temps, « il s’agira d’entamer une procédure de blocage des décrets anti-soins ». Ensuite, viendra la procédure d’investigation publique. Ici, il s’agit d’une « demande de communication forcée de pièces utiles à la manifestation de la vérité », expliquent les avocats. Puis finalement, viendra la procédure « secrète ». Elle consiste à la « recherche d’un éclairage juridique nouveau sur une cause profonde de l’interdiction de soins contre le Covid-19 ». La quatrième phase, complémentaire, consistera en une saisine de la Cour européenne des droits de l’Homme contre « les décisions rendues par la Justice française à l’occasion de la crise ».
Est-il trop tard pour mener une telle action ? Christophe Lèguevaques l’assure, l’hydrochloroquine aurait dû être prescrite en début d’épidémie. Mais, « la justice doit laisser décanter les choses pour voir apparaître la vérité qui était noyée dans un brouillard de propos confus ». En effet, cette procédure complexe aux multiples phases doit être précise. Le temps ne doit donc pas être compté. « Nous avons prévu de demander, en justice, aux acteurs privés et publics la communication de documents et d’informations permettant de vérifier les différentes déclarations ». Une phase de clarification qui risque de s’inscrire dans la durée.
Pour Christophe Lèguevaques, il s’agit ici d’un effort de solidarité. « Je ne suis pas médecin », s’enquit-il. Pour lui, joindre ses connaissances à un tel combat relève de la conscience collective. « Dans cette polémique autour de l’hydroxychloroquine, il y a une part de mystère qu’il convient d’élucider, au nom de la science et au nom du respect dû aux citoyens. »
Salomé Dubart
Commentaires