Prenant acte de la décision du gouvernement, les stations de ski N’PY attendent désormais des mesures d’aides dont dépend, selon elles, l’avenir économique des vallées des Pyrénées.
Devenue rare à Noël dans les Pyrénées, la neige pourrait bien être enfin au rendez-vous cette année. Ce qui ne sera pas le cas des skieurs, suite à la décision du gouvernement de ne pas autoriser l’ouverture des remontées mécaniques dans les stations. De quoi décupler la frustration des acteurs de la montagne qui ont organisé plusieurs rassemblements dans les différentes vallées pyrénéennes la semaine dernière pour contester la mesure.
Du côté de N’PY, structure qui regroupe de nombreux sites (Peyragudes, Piau, Grand Tourmalet, Pic du Midi, Cauterets…), même si l’on ne croit plus guère à la possibilité d’ouvrir, il reste toute de même de nombreuses interrogations à lever. « Nous sommes encore dans le plus grand flou sur ce que nous pourrons faire à Noël, par exemple sur l’ouverture ou non du Pic du Midi ou du Pont d’Espagne pour le ski de fond », cite Guillaume Roger, directeur opérationnel de N’PY.
De même, alors que les pistes seront damées et sécurisées dans les stations, quid de l’encadrement des activités comme la luge, le ski de randonnée ou les raquettes ? Là encore, les stations des Pyrénées, qui se préparent pour proposer le maximum d’animations hors ski durant ces vacances, demandent des éclaircissements à l’État. Une rencontre entre le gouvernement et les acteurs de la montagne est justement prévue le 11 décembre pour aborder ces sujets.
Une réunion dont l’ordre du jour devrait toutefois tourner principalement autour des aides économiques. « La non-ouverture implique pour nos structures la mise en chômage partiel de plus de 800 saisonniers et d’une grande partie des salariés permanents. Ainsi qu’une perte financière estimée à 26% du chiffre d’affaires, soit 13 millions d’euros, seulement pour le domaine skiable. Nous attendons donc de connaître précisément la nature des aides en ce qui concerne les compensations, les abandons de taxes, les impôts et charges, le report des annuités et surtout le plan de relance », énumère Guillaume Roger.
Avec une saison déjà bien amputée qui s’ajoute à la perte d’un mois d’activité lors de la précédente, l’inquiétude grandit en effet sur l’avenir des stations de ski et, au delà, sur l’écosystème économique des vallées pyrénéennes. « 1 euro dépensé dans les remontées mécaniques génère une dépense de sept euros sur le territoire. Ce sont donc l’ensemble des professionnels et des collectivités du territoire qui sont impactés par cette crise. Celle-ci arrive au moment où tous ces acteurs étaient justement en train de se fédérer, à travers la Compagnie des Pyrénées, pour favoriser la recherche de financements et diversifier nos activités face au changement climatique », explique le responsable de N’PY.
Seules éclaircies pour les stations de ski des Pyrénées, le report de l’ouverture en Andorre et les décisions prises dans plusieurs pays, dont l’Espagne, pour limiter leurs domaines aux locaux sont accueillies avec un véritable soulagement. Reste à connaître la date d’ouverture en France. Une décision qui devrait être également prise lors de la réunion du 11 décembre qui s’annonce décisive.
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