Suite à l’échec des négociations avec la Caisse nationale d’assurance maladie, quatre syndicats de biologistes appellent les laboratoires de biologie médicale à fermer leurs portes, et ce jusqu’au jeudi 24 octobre inclus. ©Pxhere
Ils avaient lancé un premier coup de semonce le 23 septembre dernier. 95 % des laboratoires français avaient alors fermé leurs portes. Ce mardi, et jusqu’au 24 octobre, ils renouvellent l’ opération pendant trois jours. La raison de leur colère ? Les négociations en cours sur un nouveau protocole d’accord avec l’Assurance maladie, le premier, signé il y a six ans, prévoyant un accroissement annuel de 0,25 % des dépenses.
Pour les quatre syndicats de biologistes (SDB, SNMB, SLBC et SJBM) et les groupes de laboratoires membres de l’Association pour le progrès de la biologie médicale (APBM), cette estimation est dépassée : « Cette faible augmentation s’est avérée largement insuffisante pour suivre la croissance naturelle de la demande de biologie médicale. » Cette dernière s’explique, selon eux, par l’évolution démographique de la population (vieillissement, explosion des maladies chroniques…) et la nécessité grandissante des examens biologiques permettant de suivre les innovations médicales. Un phénomène que les laboratoires ont du mal à absorber.
« Nous avons dû faire 1 milliard d’économies en 10 ans. La profession s’est adaptée tant qu’elle a pu en se structurant. Tout en maintenant les structures de proximité pour accueillir les 500 000 patients. Mais ce n’est plus possible », estiment les syndicats. D’autant qu’ils viennent d’être informés d’une nouvelle restriction budgétaire de 170 millions d’euros en 2020 pour le secteur.
Malgré leur rencontre avec l’Assurance maladie les 1er et 17 octobre dernier, les biologistes ne notent pas d’avancées significatives et durcissent le ton. « Les conséquences des baisses envisagées seraient la fermeture de nombreux laboratoires de proximité et le licenciement du personnel qui y travaille », annoncent les syndicats. Ils demandent donc à être entendus par le gouvernement et en particulier par le cabinet du Premier ministre « pour résoudre le malaise de la profession et la problématique de l’accès aux soins ».
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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