Alors que le projet de centre commercial Val Tolosa, à Plaisance-du-Touch, près de Toulouse, n’est pas définitivement enterré, un de ses promoteurs envisage de construire des hangars sur une partie du terrain, s’attirant les foudres des associations de protection de l’environnement.
Un nouveau projet immobilier fait l’objet d’une enquête publique sur le plateau de la Ménude, à Plaisance-du-Touch, près de Toulouse. Le promoteur immobilier Foncière Toulouse Ouest (FTO), propriétaire d’une partie du terrain (9,1 hectares), souhaite en effet y ériger « un lotissement d’activité », baptisé Ampère. « Il s’agit de bâtiments industriels et artisanaux, des hangars logistiques plus précisément, dont la construction nécessiterait d’artificialiser entièrement le sol, ce qui est contraire à la loi Climat et résilience », s’insurge Pascal Barbier, ancien coprésident du collectif “Non à Val Tolosa”, qui se bat depuis plus de 15 ans pour préserver le site.
Alors que la réalisation du projet de centre commercial de 40 hectares est toujours suspendu à des décisions de justice, « le promoteur cherche aujourd’hui des solutions pour rentabiliser ses terres qui ne lui rapportent rien. Les vendre lui ferait perdre de l’argent, car il ne les a pas acheté en tant que surfaces agricoles », selon Pascal Barbier. C’est en bordure de l’emprise destinée à accueillir Val Tolosa que se situe le projet de FTO. « Celui-ci a pour objectif de morceler la surface, afin de passer sous les radars des normes environnementales et urbanistiques, qui sont moins contraignantes pour des programmes de petites tailles », indique le responsable associatif.
Sur 70 hectares, le site est traversé par un corridor écologique faisant partie de la ceinture verte et bleue de l’aire Toulousaine. Il abrite de nombreuses espèces protégées. Au delà des impératifs écologiques, Pascal Barbier prévient des conséquences économiques du programme Ampère : « Il y a déjà plusieurs lotissements d’activité à proximité, sur lesquels on trouve des hangars vacants. Inutile donc d’en construire de nouveaux ». Non à Val Tolosa incite les Plaisançois à apporter leurs contributions à l’enquête publique, qui se clôturera demain, jeudi 30 septembre. « Il est important de commencer par “je suis contre ce projet …”, peut-on lire sur le site Internet du collectif, qui propose une quinzaine d’autres arguments à charge.
Pour Pascal Barbier, ce qui ressortira de cette consultation est loin d’être inutile. « Elle pourrait déboucher sur un abandon ou une modification du projet. Sinon, les résultats pourraient toujours servir devant le tribunal administratif, en cas de procédure contentieuse. C’est ce qui s’est passé, par exemple, lors de la récente annulation du Plan local d’urbanisme (PLU) de Toulouse », illustre Pascal Barbier. Celui-ci se réjouit, par la même occasion, que « les juges prennent de plus en plus de décisions qui vont dans le sens de la préservation de l’environnement ». La commissaire enquêteur doit rendre son rapport fin octobre. Si elle autorise la délivrance d’un permis d’aménager la zone pour le projet Ampère, les opposants auront alors deux mois pour déposer un recours.
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