Cinq nationalités, des horizons et des méthodes de travail différentes, mais un seul objectif : faciliter l’insertion des réfugiés et migrants dans nos sociétés. Le programme Promised Land a organisé cinq séminaires transdisciplinaires en Europe pour développer des outils d’intégration. Dernière étape à Toulouse.
Ils sont artistes, universitaires ou entrepreneurs et sont tous convaincus que la diversité est un atout. Pendant deux ans, le programme Promised Land, financé par le dispositif Erasmus +, a réuni une centaine de personnes aux profils et aux origines différents pour croiser leurs points de vue sur le phénomène migratoire. Au total, ce sont cinq séminaires internationaux d’une semaine qui ont été organisés à travers l’Europe, du Sud de la Turquie au Nord de l’Allemagne en passant par Londres et Bologne.
Chacune de ces réunions, dont la dernière s’est tenue du 13 au 17 mai à Toulouse, avait pour but de constituer un ensemble d’outils, propres à chacune des disciplines, les plus adaptés pour intégrer au mieux les nouvelles populations. Après cette tournée européenne, un document qui sera diffusé auprès du grand public et transmis à la Commission européenne reprendra l’essentiel des idées qui se ont émergé.
« C’est en participant à une conférence, intitulée les “Voix des cultures” à Bruxelles, que je me suis rendu compte à quel point les débats sur les questions migratoires sont manichéens et déshumanisés. Il m’a paru important de proposer un cadre qui permette de prendre du recul et d’alimenter une réflexion », témoigne Michael Walling, le metteur en scène londonien à l’origine du projet.
C’est en 2016, après le pic migratoire de 2015, qu’il lance ce projet transdisciplinaire, interculturel et international. « Le but est donc de multiplier les regards issus de différents pays, cultures et disciplines, pour éviter l’écueil du point de vue particulier. Quand le monde subit des changements à l’échelle globale, il est nécessaire de travailler ensemble », argumente-t-il.
Dans un premier temps, chaque séminaire a été l’occasion, par le biais de projections ou de témoignages de réfugiés, de faire un état des lieux de la situation de chacun des pays d’accueil. Par la suite, les participants se sont interrogés sur la manière de travailler de façon positive avec ces nouvelles populations. Chacun a pu présenter les outils qu’il juge les plus pertinents pour les confronter à ceux des autres. « Nous voulions organiser des collaborations partout en Europe afin de mettre en commun un large panel de méthodes de travail avec les migrants. Notre espoir est qu’ainsi chacun fasse évoluer ses représentations et ses pratiques », précise Nicola Scicluna, la responsable toulousaine du projet.
Alors que le cycle de rencontres touche à sa fin, les organisateurs sont déjà en train de plancher sur un e-book qui devrait être publié à la rentrée. « Ce document contiendra de fortes recommandations sur la manière de travailler avec les migrants et de valoriser la diversité, que nous transmettrons à la Commission européenne. Nous y ajouterons le compte rendu de notre propre pratique. Mais également un exposé des outils que nous avons élaborés, accompagnés de leur critique et d’une évaluation. De manière à ce que chacun puisse s’en emparer et, à terme, les améliorer », conclut Michael Walling.
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