Publicités, annonces de concerts, etc. les panneaux d’expressions libres de Toulouse sont recouverts de papier glacé. Pourtant, ils ne sont pas là pour mettre en valeur les annonces commerciales. L’association Un mur dans le réel a trouvé le moyen de remettre cet outil de communication entre les mains des citoyens.
« L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant », « C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain » ou encore « Qu’a-t-on vraiment le droit de dire ?». Depuis un an, sur la cinquantaine de panneaux d’expression libre de la ville, fleurissent des affiches roses aux textes qui interpellent. Il s’agit de 900 messages écrits par des Toulousains et collés par l’association Un mur dans le réel. « C’est une idée qui s’est imposée en découvrant la véritable utilité de ces panneaux. Ils sont là, non pas pour la publicité, mais pour afficher les opinions des citoyens et des associations à but non lucratif » explique Julien Médina-Delmotte, président du collectif.
Pour voir son texte placardé, il suffit d’envoyer un mail à l’association. Une fois les demandes réceptionnées, l’équipe ne fait pas ou peu de tri : « En un an, nous n’avons filtré que deux messages parce qu’ils étaient vulgaires et qu’il faut faire attention à ce que l’on affiche dans la rue : des enfants peuvent lire ces mots » précise Julien Médina-Delmotte.
En ce sens, les bénévoles élaborent actuellement une charte afin de « réfléchir à ce que l’on a le droit de dire ou pas dans un espace public ». Julien Médina-Delmotte récite une liste non exhaustive de consignes, « pas d’appel à la violence, pas de propos racistes… » Il aimerait ainsi mettre les citoyens devant leur responsabilité et contrebalancer « les réseaux sociaux, sur lesquels il est possible de poster un avis sans que cela ait de répercussions, de tenir des propos racistes sans en être forcément inquiété ».
Il n’est pas uniquement question d’afficher des opinions, il s’agit aussi d’apprendre à les formuler et à vivre en société. Pour sensibiliser les plus jeunes, les bénévoles interviennent dans plusieurs écoles primaires de la région toulousaine. Ils installent des panneaux d’expression libre dans les cours de récréation et organisent des sorties scolaires pour aller afficher des messages dans la rue avec les élèves. Mais en plus de ces heures de colle d’un nouveau genre, ils mettent en place des ateliers dans les classes et débattent sur des sujets comme l’expression libre, les libertés et leurs limites. « Pour que les citoyens saisissent leur place dans l’espace public » lâche le président d’Un mur dans le réel.
Infos pratiques : L’association sera présente au village des alternatives du 23 au 24 septembre à la Prairie des filtres
unmurdanslereel@gmail.com
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