C’est l’histoire incroyable d’un projet artistique initié par un réalisateur toulousain qui s’est transformé en clip d’une chanson du célèbre groupe américain Imagine Dragons sortie il y a huit ans. En seulement trois jours, la vidéo a déjà été vue plus de 1,5 million de fois.
Patrick Foch ne s’attendait pas à un tel raz-de-marée. Seulement trois jours après sa publication sur YouTube, son court-métrage artistique illustrant une chanson extraite du premier album du groupe américain Imagine Dragons, sorti en 2012, a déjà dépassé le million et demi de vues. Et les commentaires élogieux affluent du monde entier. Une histoire d’autant plus belle que la démarche est inédite.
C’est en effet le réalisateur toulousain lui-même qui est à l’origine de ce projet de clip hors du commun, né il y a environ un an. « Je suis dans l’audiovisuel depuis 20 ans, alternant les commandes pour des films d’entreprise et des documentaires plus personnels. J’étais arrivé à un moment de mon parcours où j’avais envie d’aller vers des choses plus artistiques », raconte-t-il.
Pour cela, il se tourne vers Master Films, boîte de production toulousaine avec laquelle il travaille régulièrement. Il se trouve que cette dernière vient justement d’inaugurer une cellule créative destinée à faire émerger des œuvres atypiques. Son idée : filmer une chorégraphie en alternant prises de vue terrestres et sous-marines, dans le but d’affranchir les danseurs de la gravité.
Pour la mettre en musique, Patrick Foch rêve d’utiliser une chanson qu’il écoute en boucle avec sa fille : “Nothing left to say” d’Imagine Dragons, l’un des groupes de rock les plus populaires de la décennie. « Je pensais qu’il y aurait très peu de chance d’obtenir les droits, mais nous avons décidé de tenter le coup. Nous les avons contactés et ils sont de suite tombés sous le charme de la démarche. »
Adoubé par le groupe et soutenu par Master Films, le réalisateur jouit alors d’une liberté créative totale pour mener à bien son aventure. Pour préparer les danseurs à évoluer dans l’eau, il fait appel à Guillaume Bourdila, apnéiste toulousain recordman du monde. Le tournage a lieu en deux temps, une partie terrestre, relativement classique et l’autre, plus originale, en immersion dans bassin de la piscine Nakache. Après un énorme travail de postproduction, pour harmoniser les prises de vue, le résultat final est envoyé aux membres d’Imagine Dragons. Ces derniers sont tellement emballés qu’ils décident de partager la vidéo sur tous leurs comptes officiels, offrant ainsi une exposition inespérée au travail de Patrick Foch. « En une heure, il y avait déjà 100 000 vues. C’est vertigineux », lance-t-il.
Jusqu’à alors, ce Toulousain de naissance formé à l’ESAV, avait réalisé plusieurs documentaires sur la BD ou sur Léonard de Vinci. Fan de sport et de sensations fortes, il a aussi suivi la traileuse Vanessa Morales dans son ascension du Kilimandjaro. Il en a tiré une web-série qui sera diffusée sur France 3. Le formidable succès de “Nothing left to say” pourrait bien lui offrir de nouvelles opportunités.
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