Le nombre d’hospitalisations liées au Covid-19 est en net recul au CHU de Toulouse, par rapport au pic atteint le 10 novembre dernier. Pour les responsables de l’établissement, cette désescalade est due aux mesures de confinement.
« Il y a une réduction globale du nombre de patients pris en charge pour Covid-19. Ce sont clairement les effets des mesures de confinement », annonce d’entrée Marc Penaud, le directeur général du CHU de Toulouse. Ce vendredi 20 novembre, 166 personnes y sont hospitalisées, contre 220 au pic atteint le 10 novembre. À titre de comparaison, celui de la première vague était de 193. Il y a deux semaines, des unités supplémentaires avait été mobilisées et l’on prévoyait de dégrogrammer jusqu’à 40% des soins non-obligatoires. Ce taux n’a finalement pas dépassé 25% en moyenne.
« En réanimation, nous sommes sur le plateau de l’épidémie. Nous allons pouvoir faire de la place », confirme Béatrice Riu, la cheffe de ce service qui compte aujourd’hui 42 malades du coronavirus. Un chiffre qui recule toutefois plus lentement que celui des entrées à l’hôpital. « Cela s’explique par le fait que nous accueillons des patients gravement atteints, dont la durée d’hospitalisation est bien plus longue », poursuit-elle. Elle se réjouit qu’à l’échelle de toute l’Occitanie, l’on soit « tranquille en termes de places ». À l’exception notable du service de réanimation de Rangueil, qui, en tant que centre de recours régional pour les ventilations extracorporelles, ne désemplit pas.
Ironie du sort, depuis une semaine, le Samu31 connaît une baisse de son activité, de 10 à 15% par rapport à la même période de l’an dernier. « Cela n’arrive pas souvent chez nous ! » lance Vincent Boune, qui dirige le service. « C’est le résultat des mesures de distanciation sociale : il se transmet beaucoup moins de maladies infectieuses, comme la grippe ou la gastro. Et avec le confinement, la traumatologie, due à la consommation d’alcool ou aux accidents de la route, a aussi logiquement chuté. » Vincent Boune s’attend à prendre en charge dans les semaines qui viennent des patients atteints de troubles psychiatriques post-traumatiques. « Mais il y en aura moins que lors du premier déconfinement, car les structures spécialisées n’ont pas fermé cette- fois-ci », précise-t-il.
Les nouvelles sont bonnes, mais pas question de désarmer pour autant : « Nous ne voulons pas faire du yoyo avec l’offre de soins, c’est pourquoi nous nous laissons du temps avant de dégager des lits. Notamment en réanimation, où la capacité sera maintenue jusqu’à la fin de l’année. Et nous conduirons ensuite la désescalade de manière coordonnée avec le secteur hospitalier privé », indique le directeur général du CHU de Toulouse. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, 164 patients sont décédés au sein de l’établissement et 1 509 personnes en sont ressorties guéries.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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