Sur les mêmes bases que les réserves militaires ou médicales, la conseillère départementale de Haute-Garonne Sophie Lamant (UDI) propose au ministre de l’Éducation nationale la création d’une réserve d’enseignants retraités pour assurer les remplacements dans les écoles.
« Depuis que les écoles ont rouvert, nous avons dénombré la fermeture de 11 classes sur la seule commune de Balma », observe Sophie Lamant, première adjointe au maire de la ville et conseillère départementale de Haute-Garonne. C’est la conséquence du non-remplacement d’enseignants absents pour cause de Covid, ou pour toute autre raison. D’ordinaire, les enfants du premier degré peuvent être répartis dans d’autres classes en attendant le retour du maître ou de la maîtresse, mais la dernière directive sanitaire du gouvernement imposant le non-brassage des élèves empêche cette alternative.
Devant cette situation, et la détresse des parents en manque de solutions de garde, Sophie Lamant propose la mise en place d’une réserve de professeurs des écoles retraités. « L’enseignement est aujourd’hui le seul corps d’État au service de la population qui n’en dispose pas », constate-t-elle. À l’image des réserves militaires ou médicales, la conseillère départementale imagine un fonctionnement basé sur le volontariat et le bénévolat. « Je connais beaucoup d’enseignants, tout juste retraités, qui souhaiteraient, de manière ponctuelle, se rendre utiles. Ils s’engagent notamment sur des temps périscolaires, pour des aides aux devoirs. Pourquoi ne deviendraient-ils pas réservistes ? », demande-t-elle ?
Des hommes et des femmes qui, à la retraite, feraient partie d’une population à risque face au Covid-19. Une particularité à laquelle l’élue a pensé. Ils pourraient être prioritaires sur la vaccination puisqu’ils seraient amenés à être en contact avec des enfants, majoritairement porteurs du virus sans en manifester de symptômes. « Car il ne faut pas se priver de volontaires par peur du coronavirus », lance-t-elle.
L’idée serait donc de répertorier les bénévoles intéressés, que l’académie pourrait contacter en cas de besoin, en fonction de leurs disponibilités. Ils seraient exclusivement appelés pour des remplacements de courtes durées, de quelques jours, qui sont aujourd’hui mal ou pas assurés. « Une initiative d’autant plus intéressante, qu’elle pourrait se pérenniser », estime Sophie Lamant. Car, même hors période de Covid-19, ce problème est récurrent dans les écoles.
« Les remplacements pour cause de formation ou de longue maladie sont gérés par l’académie et plutôt bien pris en charge. Mais les autres absences le sont par les circonscriptions, qui ne disposent que d’un nombre de remplaçants proportionnel au nombre d’écoles sur leur territoire. Et qui, en plus, privilégient les petites écoles et celles en zone d’éducation prioritaire. Il est donc courant de ne pas pouvoir accueillir les enfants dans leur classe quand leur maître ou leur maîtresse n’est pas là », explique l’élue.
Elle souhaite désormais soumettre son idée à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale. Pour cela, elle va solliciter un entretien afin qu’un potentiel courrier ne reste pas lettre morte. Car, selon Sophie Lamant, « l’école doit être en mesure d’accueillir tous les enfants, tous les jours. Or, ces temps-ci, on est dans une fin de non-recevoir ».
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