Patrimoine. Aux abords de la Halle aux grains, sur la place Dupuy, voilà 132 ans que le Café Authié accueille les Toulousains. Au fil des ans, la brasserie a évolué et Olivier Guinou, l’actuel propriétaire, y a apporté sa marque.
En 1882, la famille Authié ouvrait le Café éponyme qui deviendraune centaine d’années plus tard, le plus vieil établissement de Toulouse, portant avec lui histoires, anecdotes et autres brèves de comptoir qui constituent aujourd’hui l’âme du Café Authié. Et c’est bien cela que l’on éprouve lorsque l’on pousse les portes de la brasserie, aujourd’hui tenue par Olivier Guinou, cinquième propriétaire des lieux. Au milieu de vieux siphons, d’une antique caisse enregistreuse et d’affiches aux murs, chinés dans les brocantes, le patron « souhaite que les clients ressentent ici un souffle particulier, un esprit amical, et une cuisine familiale. »
Depuis deux ans, il dirige seul le café qu’il a acheté en 2008, en association avec deux amis. Il a alors développé l’établissement : « nous sommes passés de 30 à 70 couverts et nous avons mis l’accent sur le concept des tapas », précise-t-il. Mais si une nouvelle dynamique a été impulsée, Olivier Guinou tient à garder l’esprit authentique du lieu : « nous avons ici un des deux seuls comptoirs en fer à cheval de France, l’autre se situant dans un bar parisien, quartier du Marais. »
La décoration est également restée fidèle à celle du Café Authié d’antan, mais le patron actuel y a ajouté sa touche personnelle, qui toutefois ne dénote pas avec l’authenticité requise. En effet, de nombreuses photos agrandies trônent sur les murs de la brasserie, celles de scènes du film « Les Tontons flingueurs ». Tout comme les personnages incarnés par Lino Ventura, Bernard Blier et aussi Francis Blanche, Olivier Guinou est « une grande gueule » : « j’ai mon franc-parler et, en bon Aveyronnais que je suis, je suis un bon vivant », ironise-t-il. Le réalisateur du film, Georges Lautner, est même venu dédicacer les posters, « juste trois mois avant son décès, en 2013. »
Une carte étoffée
Et pour amener la touche finale à la transformation de l’établissement, Olivier Guinou a même changé de chef cuisinier et s’est entouré d’Olivier Pujo, anciennement chef au Bon Graillou à Victor Hugo. Leur rencontre est, si l’on peut dire, l’œuvre même du Café Authié, comme si la brasserie elle-même avait provoqué leur collaboration. « Il venait manger ici tous les lundis et nous avons fait connaissance. Son discours sur la cuisine m’a plu, cela correspondait à mes attentes. Je lui ai donc proposé le poste et il a accepté », affirme le patron des lieux. Ce que confirme son chef : « J’ai toujours voulu ouvrir un restaurant pour avoir MA cuisine et Olivier m’a offert cette cuisine ! » Entre les deux hommes, le courant passe et la carte s’en ressent. Ils confectionnent les menus ensemble, mettant à l’affiche, cet hiver, des soupes et un plat d’andouillette notamment. La carte des tapas s’est également étoffée puisqu’Olivier Pujo vient d’achever la création de sa deuxième série, celle d’automne, avec en tête de liste, la bouchée burger au foie gras. Un duo détonant donc qui a su moderniser sa cuisine tout en conservant toutes ses saveurs, sa justesse et son histoire.
Le+
Entrée + plat + dessert : 20 euros.
Tapas de 4 à 14 euros.
Café Authié
25 place Dupuy
31000 Toulouse
05.61.62.51.31
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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