Selon les derniers chiffres de l’ObserveR, le marché de l’immobilier neuf s’effondre à Toulouse. La crise sanitaire aggrave une pénurie d’offre déjà constatée depuis 2019.
Dans le monde de la promotion immobilière à Toulouse, la tendance est au catastrophisme. L’activité, durant le troisième trimestre de 2020 (juillet, août, septembre), est en effet la plus faible jamais enregistrée depuis 2008. Seulement 458 logements neufs ont été lancés commercialement sur les 453 communes de l’aire urbaine toulousaine, contre 1736 l’an passé à la même période.
« Soit une chute des mises en vente de 74%, c’est à dire que l’alimentation du marché est quasi nulle », selon Jean-Philippe Jarno, président de l’ObserveR de l’immobilier toulousain. Sur les neuf premiers mois de l’année 2020, la baisse est de 45% avec moins de 3000 logements mis en vente.
Conséquence logique, en l’absence de renouvellement de l’offre, les transactions s’effondrent, elles aussi. L’ObserveR a ainsi recensé seulement 3404 ventes au détail depuis début 2020. Un chiffre inférieur de plus d’un tiers à celui de l’année 2019 à la même période (-34%).
« Cela représente tout de même 1750 ventes en moins, ce qui est énorme. Bien sûr cette contraction du marché est liée à la crise sanitaire et aux élections municipales, mais pas uniquement. En effet, ces facteurs aggravants viennent s’ajouter à un crise plus ancienne qui est celle du manque d’offre », explique Jean-Philippe Jarno. Ainsi, à la fin de l’été 2020, 4579 logements étaient disponibles. Soit une diminution de 23% par rapport au troisième trimestre 2019 et un volume revenu au niveau de 2012, à la même période.
En revanche, s’il y a une chose qui ne bouge pas, c’est la typologie de la clientèle. Les investisseurs sont encore largement majoritaires parmi les acheteurs et représentent 62% de l’activité. La contraction du volume de vente concerne toutefois, dans les mêmes proportions, ces derniers (-34%) que les propriétaires occupants (-33%).
« Il faut également noter que les ventes en accession aidée connaissent une baisse beaucoup plus importante que les ventes en accession libre. Une situation liée aux durcissement des conditions de financement et à un contexte d’incertitude pesant pour les ménages », précise le président de l’ObserveR. En ce qui concerne le prix moyen des ventes dans le neuf, la hausse se poursuit mais moins rapidement que les dernières années. Il atteint actuellement 3900 euros le mètre carré.
Sur la seule ville de Toulouse, le constat est peu ou prou le même qu’à l’échelle de l’aire urbaine. Tous les indicateurs sont au rouge. Depuis le début de l’année, les volumes de ventes comme les mises en vente s’effondrent respectivement de 43 et 44%. « Au troisième trimestre, moins de 250 logements ont été mis à la commercialisation, soit 6 nouveaux programmes seulement ! C’est le véritable point noir de cette période », observe Jean-Philippe Jarno.
Quant au prix moyen en collectif libre (au sein d’un immeuble) à Toulouse, il s’établit à 4150 euros le mètre carré depuis le début de l’année. Sans surprise, cette hausse de 4% par rapport à 2019 est plus importante que celle constatée au sein de l’aire urbaine.
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