Le gouvernement doit s’exprimer ce jeudi 28 mai sur la seconde phase du déconfinement. À Toulouse, ville située en zone verte, les restaurants, les lieux culturels et sportifs pourraient rouvrir le mardi 2 juin. Les Toulousains sont-ils prêts à retourner dans ces lieux publics ?
Piscine Léo Lagrange ©Mairie de ToulouseC’est un non catégorique pour Élisa, 24 ans, et Guylène, 48 ans. Si le Premier ministre, Édouard Philippe annonce ce jeudi 28 mai que les restaurants, les piscines, les cinémas ou encore les salles de sport rouvrent, elles ne s’y précipiteront pas. Pourtant, avant le confinement, Élisa avait pour habitude de se rendre quatre fois par semaine à la salle de sport. Pour autant, même si la sienne rouvre mardi 2 juin, “Je serai incapable d’y aller les deux premières semaines après la réouverture”, confie-t-elle. La peur de la contamination est encore trop grande. Élisa et Guylène craignent que les mesures de sécurité sanitaire ne soient pas correctement appliquées par les établissements. “On ne sait pas si les surfaces seront bien désinfectées. Et un oubli peut arriver, on n’est pas à l’abri”, lance Guylène. Et si les structures leur assurent le contraire, ce n’est pas pour autant qu’Élisa est rassurée : “On ne sait pas comment ça se passe à l’intérieur, notamment en restauration. On peut nous dire qu’ils mettent des gants et des masques mais on ne sait pas s’ils le font vraiment et correctement”.
Autre inquiétude des deux Toulousaines, le non respect des gestes barrières de la part des clients. “Les gens ne vont pas les respecter à la lettre. Même moi qui fait très attention, je n’ai pas toujours le réflexe”, déclare Élisa. Michel, 64 ans, n’est pas de cet avis. “Je pense qu’une petite conscience s’est mise en place chez les gens. Petit à petit, ça rentre dans les mœurs. Il faut que les Toulousains prennent des précautions quand ils se rendent dans les lieux publics”, note-t-il. Le sexagénaire se dit prêt à retourner au restaurant, à la piscine ou encore au cinéma. Contrairement au début de l’épidémie, Michel n’est plus effrayé par le Covid-19. “Je ne me focalise pas sur le coronavirus. J’ai aussi peur d’être contaminé par ce virus que par un autre”, explique-t-il.
De son côté, pour Guylène, rien ne pourrait apaiser ses inquiétudes : “Il aurait fallu au moins un mois d’observation après le déconfinement pour voir l’évolution de l’épidémie”. Élisa est tout aussi terrifiée. “Il faudrait me faire une combinaison intégrale comme les astronautes pour que je me sente rassurée”, plaisante-t-elle. Avant d’ajouter : “Plus rationnellement, pour que je retourne à la salle de sport, il faudrait qu’elle soit compartimentée. Qu’il y ait certaines distances entre les machines. Celles-ci devraient être désinfectées par des professionnels pour être sûres qu’elles soient nettoyées correctement et systématiquement”. Pour autant, pour la jeune femme “La situation est très anxiogène. C’est compliqué pour moi de sortir en ce moment”. Même si elle espère pouvoir se déplacer à sa guise dans un mois et profiter de son été.
Wendy Le Neillon
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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