HopHopFood, association qui lutte contre le gaspillage et la précarité alimentaire, se développe à Toulouse. Lancée en France en 2016, son application mobile propose aux personnes en situation de précarité de bénéficier de dons de particuliers et depuis septembre 2020, de récupérer gratuitement les invendus des commerçants.
45. C’est le nombre de commerçants partenaires de l’association HopHopFood à Toulouse. Depuis le mois de septembre 2020, une équipe de bénévoles démarche des enseignes alimentaires souhaitant rejoindre le réseau solidaire d’HopHopFood dans la ville rose. Leur objectif ? Proposer gratuitement les invendus, mais aussi les dons des commerçants, à des personnes en situation de précarité.
À Toulouse, supermarchés, magasins de proximité, primeurs, boulangeries, restaurateurs et épiceries peuvent mettre leurs invendus à disposition des personnes en situation de précarité par le biais de l’application. « Ils composent alors des paniers (d’une valeur de 10 à 30 euros en moyenne, ndlr) puis définissent des heures de collectes pour que les bénéficiaires viennent les récupérer » expose Sibylle Domercq, responsable locale de l’application. « D’autres enseignes choisissent de faire des dons, comme la Pizza Félix qui offre trois pizzas par semaine » ajoute Charles Baris, volontaire en Service Civique à Toulouse.
Toutes les enseignes ont été répertoriées par HopHopFood :
De leur côté, les personnes en situation de précarité s’inscrivent gratuitement sur l’application. Elles ont alors accès à toutes les enseignes partenaires du réseau HopHopFood. Il leur suffit de sélectionner puis de réserver un panier alimentaire pour, ensuite, venir le récupérer en magasin. « Durant le mois de mars 2021, 564 paniers ont été récupérés par 218 bénéficiaires », explique Sibylle Domercq, « Avec cela nous avons évité le gaspillage de 2,77 tonnes de nourriture, soit l’équivalent en termes d’empreinte carbone de 4,24 tonnes de CO2 ».
« Les personnes vivant avec moins de 3,50 euros par jour, soit une majorité d’étudiants » répond Sibylle Domercq. En effet, à Toulouse, 76 % des inscrits sont des étudiants, 14 % des personnes sans activité professionnelle, 4 % en emploi, 3 % sont des familles avec enfants et 2 % des femmes isolées.
L’association s’appuie sur des partenaires : collectivités, associations étudiantes ou même Crous, qui recensent les personnes en situation de précarité. « Grâce à cela, par exemple, tous les étudiants boursiers bénéficient d’un code commun avec lequel ils peuvent réserver, en priorité, des paniers chez les commerçants » poursuit la responsable de l’application.
Il est également possible de s’inscrire individuellement sur l’application, en remplissant une simple déclaration sur l’honneur, attestant de sa situation.
HopHopFood propose aussi un service de particuliers à particuliers. « Une personne qui souhaite faire un don met en ligne un produit sur l’application. Le consommateur intéressé la contacte, puis ils se donnent rendez-vous pour procéder à l’échange » explique Melina Mempontel, en stage dans l’association.
L’association est présente tous les samedis aux distributions alimentaires de l’Agemp à l’UT1 et UT3. De plus, elle participe à certains événements, comme au Connexion live début mars, à l’occasion d’une grande distribution alimentaire. Actuellement, HopHopFood signe une convention avec la Marie de Toulouse pour être présente lors de futurs événements sur le thème de l’anti-gaspi, dans le but d’organiser des ateliers et d’informer sur leur activité. L’association devrait également participer à l’ouverture d’une épicerie solidaire dans les prochains mois, issue d’un partenariat entre la mairie et l’Agemp.
Alix Drouillat
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