Des blocs de béton ont été posés devant les locaux du 115 à Toulouse. Des sans-abri avaient pour habitude de camper là, faute de mieux.
[Article mis à jour le 28 décembre à 11h02 : ajout de la réponse de la mairie de Toulouse]
Des blocs de béton ont été installés devant les locaux du 115, au 66 bis avenue Etienne Billières, à deux pas de la station de métro Patte d’oie à Toulouse. De quoi offusquer François Piquemal qui a fait partie des rangs de l’association Droit au logement pendant dix ans. “La honte. À Toulouse, la municipalité a fait installer des blocs de béton “Toulouse en vert” devant le 115 pour empêcher des sans-abris de pouvoir y dormir”, a indiqué le militant sur ses réseaux sociaux ce lundi 27 décembre.
La honte: à #Toulouse la municipalité a fait installer des blocs de bétons "Toulouse en vert" devant le 115 pour empêcher des sans-abris de pouvoir y dormir.
M.Moudenc candidate donc officiellement aux #picsdor de la @Abbe_Pierre pour le dispositif anti-sdf le plus cynique ⤵ pic.twitter.com/P7dzkhNIjx
— François Piquemal (@FraPiquemal) December 27, 2021
Contacté par Le Journal Toulousain, il indique que “ce sont des riverains qui (l’ont) alerté sur cette installation il y a trois semaines, car ce dispositif pose des problèmes de passage, notamment pour les personnes en fauteuil roulant”. Mais il ne l’a constaté que récemment. “Ce qui est nouveau, ce ne sont pas les blocs gris qui sont là depuis longtemps, ce sont les blocs ‘Toulouse en vert’”, précise-t-il. “Il y a des familles qui campaient là faute de mieux.
“J’ai trouvé qu’on était au comble du cynisme”, raconte François Piquemal, qui fait partie de l’opposition municipale avec le groupe AMC. “Malheureusement, Toulouse est coutumière depuis des années de ce genre de pratiques. Ça participe de tout un arsenal. C’est utra-cinique et ça ne résout en rien le problème.” “Nous sommes en période hivernale. Les gens sont plus sensibles aux problèmes de logement. Et la seule réponse de la municipalité, c’est ça alors qu’il y a d’autres solutions”, regrette-t-il.
Les autres solutions, François Piquemal les évoque sur ses réseaux sociaux : “La municipalité pourrait : encadrer les loyers, construire du logement social pour les plus précaires, réquisitionner parmi les 24 000 logements et 220 000 mètres carrés de bureaux vacants.”
Contactée par Le Journal Toulousain, la mairie de Toulouse explique vouloir “améliorer la sécurisation de l’espace public et garantir l’accès aux locaux du SIAO”. Dans un mail, Jean-Paul Bouche, maire de quartier, raconte qu’ “à la demande de l’État, des blocs bétons ont été mis en place il y a environ trois ans après l’évacuation de familles extracommunautaires installées devant le SIAO (Service intégré d’accueil et d’orientation). Les personnes avaient été orientées vers différentes prises en charge en fonction de leur situation.”
Il ajoute qu’ “à la fin de cet été, d’autres familles extracommunautaires en difficulté se sont à nouveau installées devant les locaux. Un travail d’orientation a été mené par le SIAO et l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) pour les prendre en charge. En parallèle, quatre blocs béton ont été rajoutés pour améliorer la sécurisation de l’espace public et garantir l’accès aux locaux du SIAO pour tous. Des riverains et des associations de quartier m’ont fait part de leur satisfaction depuis la mise en place de cette mesure.”
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