La métropole a adopté ce jeudi 11 avril un nouveau PLUi-H, le premier à impliquer les 37 communes de l’agglomération. Le fruit d’un travail de quatre ans pour tenter d’harmoniser les pratiques sur l’hypersensible question de la densité urbaine.
C’est un sigle qui peut paraître obscur, mais qui a pourtant une incidence concrète sur le quotidien des habitants. Conçu pour la première fois à l’échelle des 37 communes de l’agglomération, le nouveau Plan local d’urbanisme intercommunal et d’habitat (PLUi-H) adopté ce jeudi 11 avril lors du conseil métropolitain est un document majeur qui pose le cadre du développement de l’aire urbaine. Il fixe notamment les règles de constructibilité parcelle par parcelle, comme la hauteur des immeubles ou la préservation des espaces verts et des terrains agricoles.
L’objectif est clair : maîtriser l’urbanisme effréné auquel assistent les Toulousains depuis plusieurs années et qui provoque régulièrement de vives oppositions. « J’ai été élu sur le thème de la densité modérée. Il aura fallu quatre ans pour en développer les outils, mais nous y sommes enfin. C’est une étape importante dans la construction métropolitaine », a déclaré Jean-Luc Moudenc.
Concrètement, ce nouveau PLUi-H prévoit d’abord une meilleure répartition des constructions sur l’ensemble du territoire. Il est ainsi prévu que la ville de Toulouse n’en accueille plus que 50 %, contre 70 % aujourd’hui. L’autre moitié des 7 000 logements neufs par an envisagés par le plan sera redistribuée sur les 36 communes de la métropole.
Surtout, la volonté de mettre un coup de frein au développement anarchique du territoire se traduit par un abaissement du nombre de mètres carrés constructibles par parcelle. Une manière d’empêcher les promoteurs de « tout bétonner » selon Jean-Luc Moudenc et ainsi conserver plus d’espaces en pleine terre, c’est-à-dire non bâtis et non bitumés.
Entre le PLUi-H actuellement en vigueur et le nouveau, cette réduction concerne l’ensemble des quartiers de Toulouse, hormis le centre-ville, déjà saturé, et les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) qui font l’objet d’intenses rénovations.Les surfaces constructibles diminuent ainsi de 43 % à Saint-Simon, 31 % à Lardenne et Saint-Martin-du-Touch, 26 % à Montaudran ou encore 15 % à Borderouge et Croix-Daurade.
Pour autant, les résidences neuves ne vont pas cesser de sortir de terre. Car ces limitations ne concernent que les zones qui ne font pas l’objet d’aménagements spécifiques (OAP, ZAC). Ainsi, dans certains secteurs où la baisse des surfaces constructibles est importante, des programmes immobiliers d’envergure sont tout de même en cours.
« Il faut continuer à bâtir pour accueillir les 12 000 nouveaux habitants qui s’installent dans la métropole chaque année, tout en maîtrisant l’étalement. C’est un équilibre très compliqué à trouver », souligne Jean-Luc Moudenc, qui pointe au passage du doigt les contradictions d’habitants soucieux de conserver les terres agricoles autour de Toulouse, mais qui ne veulent pas voir cette nécessaire densité à côté de chez eux.
Selon ce dernier, une des réponses face aux inquiétudes des riverains réside dans la préservation de la biodiversité. Ce nouveau PLUi-H sanctuarise ainsi 24 000 hectares d’espaces naturels, boisés ou agricoles, soit plus de la moitié de la superficie totale de la métropole.
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