L’association toulousaine Bátar commence la construction du drakkar “le plus rapide du monde” qui lui permettra de relier Toulouse à New York en 2024. Baptisé Bátar Orkan (“bateau ouragan”), il fera 28 mètres de long pour six mètres de large.
Le projet semble un peu fou, mais ces Vikings des temps modernes comptent bien aller jusqu’au bout. L’association Bátar (“bateau” en Islandais) de Toulouse, s’est lancé un nouveau défi : celui de construire le navire le plus rapide du monde pour traverser l’Atlantique et rejoindre New York en 2024, sur les traces des valeureux Vikings. Pour des questions de sécurité, le bateau sera suivi par une équipe technique qui pourra lui porter secours en cas de problème.
L’histoire a débuté il y a près de dix ans lorsqu’un groupe d’amis férus d’histoire, mais surtout, d’aventures, décide de construire un premier drakkar de six mètres de long baptisé “Bátar I“. « Tout a été fait dans le garage d’un pote avec des outils pas du tout adaptés. Mais ce projet a fait naître une réelle envie, puisque nous avions réussi à construire un bateau, et en plus, qui flottait », plaisante Arnaud Huvelin, l’un des membres fondateurs de l’association.
Après un voyage sur les lacs et fjords scandinaves, l’équipe se lance, en 2018, dans la construction d’un second navire, encore plus performant : le Bátar Fyr (“nouveau bateau”) de 12 mètres de long. Une réplique du vrai drakkar “Skuldelev 6“. Après deux “vikings trip” (voyage en drakkar) dans les pays nordiques à la rencontre d’autres passionnés, les Bátars se lancent aujourd’hui un nouveau défi.
Un chantier naval sera bientôt installé à proximité du canal du Midi. « Le Bátar Orkan (“bateau ouragan”) sera le drakkar des Toulousains », se réjouit Arnaud Huvelin. Dès 2022, des visiteurs pourront participer à la construction du bateau. Il est déjà possible de postuler sur le site Internet de l’association. Le navire mesurera 28 mètres de long pour six mètres de large, pour un budget total de 2 millions d’euros.
La construction ne se base sur aucun modèle existant. « C’est un mélange de modernité et de respect des traditions », souligne Arnaud Huvelin. Les matériaux et les techniques utilisées sont plus récents, comme le bois lamellé-collé (superpositions de couches de bois) venu des Landes ou encore les outils électriques, mais le projet répond aux règles de construction d’un bateau viking. La voile (180 mètres carrés) et les cordages traditionnels sont réalisés par un producteur norvégien.
Plus léger que les autres navires, il devrait permettre de battre le record de vitesse en drakkar de 18 nœuds, détenu par des Norvégiens.
Le voyage devrait débuter en 2024. L’Orkan partira de Toulouse pour un mois et demi de traversée. Il rejoindra Bordeaux, puis l’Angleterre, l’Irlande, l’Écosse, les Îles Féroé, l’Islande, le Groenland, le Canada et enfin, New York. Au total, 8 500 kilomètres seront parcourus. « Nous allons reproduire un voyage mythique opéré par les Vikings en l’an 1 000, bien avant la “découverte” de l’Amérique par Christophe Colomb”, soutient Arnaud Huvelin.
L’objectif de l’association est de former un équipage d’une trentaine de personnes. Des entraînements physiques et mentaux seront organisés pour permettre de « mieux supporter la traversée », mais il faut déjà avoir de l’expérience. « Quand nous sommes en mer, ce qui pèche le plus, c’est la mésentente », explique-t-il. Le recrutement a déjà débuté. Pour l’heure, Arnaud Huvelin n’a aucune crainte, mais il est visiblement déconseillé de poser la question à sa compagne.
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