Le président du collectif Bar-bar Toulouse, Yannick Grabot, revient sur les difficultés rencontrées par les tenanciers de bars et les restaurateurs face au contrôle du pass sanitaire.
Une centaine de bars et restaurants de Toulouse ont signé une tribune pour demander la fin du contrôle du pass sanitaire de leurs clients par les policiers. Le président du collectif Bar-bar Toulouse, Yannick Grabot, patron de Breughel l’ancien, revient sur les difficultés rencontrées par les tenanciers de bars et les restaurateurs.
« Une semaine après la mise en place du pass sanitaire, nous nous sommes réunis entre restaurateurs pour faire un bilan, savoir comment ça se passe chez chacun », explique Yannick Grabot. « Déjà, on constate un bilan catastrophique au niveau économique, avec des chiffres en baisse de -40 à -60%. Ça revient peu à peu, mais le process est très long au regard de la vaccination du public ».
Le président du collectif Bar-bar Toulouse parle de la tension et de nombreux aspects négatifs rencontrés depuis la mise en place du pass sanitaire : « Dans un contexte déjà morose, qui est difficile, le contrôle du pass sanitaire a pour effet d’augmenter les risques d’agressions verbales voire physiques alors que nous sommes à la base des lieux d’accueil et de convivialité. Tout le monde l’applique par peur des contrôles et des amendes, mais pour les gens qui sont refusés dans les bars ou les restaurants, c’est une privation de liberté. Ils ne le prennent pas bien. Contrôler les gens, ce n’est pas l’essence de notre métier ».
Dans la tribune signée par les tenanciers de bars et les restaurateurs de Toulouse, il est question de « contrôles démesurés » : « Quand on va dîner ou que l’on passe un moment de détente dans un bar, personne n’a envie d’être contrôlé, explique Yannick Grabot. On a déjà du mal à travailler, et on se retrouve avec huit policiers en tenue demandant les cartes d’identité et les pass sanitaires. Ils contrôlent tous les clients, en terrasse et à l’intérieur. Nous n’avons jamais vu ça. C’est la goutte de trop, on ressent un vrai ras le bol. Suite au confinement, les gens ont pris d’autres habitudes que d’aller dans les établissements. La baisse de fréquentation et donc de chiffre est de l’ordre de 40% en moyenne. Faire des contrôles, c’est une chose, venir pour contrôler tout le monde, non. Il faut qu’on nous laisse gérer nos établissements, cela fait 16 mois que l’on travaille avec des restrictions, et on a toujours respecté les règles ».
Yannick Grabot souligne que ce genre de protestation se passe dans d’autres villes, comme à Saint Antonin Nobleval, où les commerçants se sont rassemblés pour refuser le contrôle du pass sanitaire. « A chaque fois, on nous rajoute des difficultés, et il y a de moins en moins de monde dans les établissements… c’est dur. Au Breughel, nous avons eu un contrôle de police mardi soir à 1h30 du matin : on peut dire que ça plombe l’ambiance. Les policiers eux-mêmes étaient dégoutés de faire ça, ça ne les amuse pas. La police nationale a d’autres chats à fouetter ».
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