Après quatre jours de bras de fer, la Fédération des commerçants et des artisans de Métropole, dont celle de Toulouse, annonce qu’elle se pliera aux consignes de fermeture des commerces non essentiels… jusqu’au 12 novembre.
La réunion des responsables de la Fédération des commerçants et des artisans de Métropole s’est achevée à 18 heures 30, ce lundi 2 novembre. Il s’agissait de mettre ou non leur « menace » à exécution : un appel à l’ouverture des commerces non essentiels ce mardi. Décision a été finalement prise de ne pas enfreindre l’interdiction liée au reconfinement : « Nous sommes des gens responsables. C’est aux pouvoirs publics de l’être à leur tour », lance Philippe Léon le président des Commerçants et artisans professionnels de Toulouse. Depuis ce vendredi 30 octobre, il est un des acteurs d’une bataille qui oppose le petit commerce, la grande distribution et le gouvernement. Les premiers dénonçant la concurrence déloyale des seconds, qui pourraient continuer à vendre des produits non essentiels. Le troisième, par la voix de son Premier ministre Jean Castex, annonçant, ce 1er novembre au soir, l’interdiction pour les grandes enseignes de proposer ce que ne peuvent vendre les commerces fermés pendant le confinement.
« C’est une mesure d’équité qui montre que nous avons été entendus », commente Philippe Léon. « Réunion après réunion, en cinq jours, les responsables de Bercy ont pris conscience de la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons. Derrière les chiffres statistiques, ils voient désormais des visages, des familles, des emplois. Je pense que c’est bien parti », considère le représentant d’un secteur à qui Jean Castex a donné rendez-vous le 12 novembre, pour une possible réouverture, en fonction de la situation sanitaire. « Il nous reste dix jours, on va tomber d’accord », renchérit Philippe Léon, qui juge « inenvisageable » de laisser les rideaux baissés après cette date.
D’ici là, les commerçants et artisans enjoignent le gouvernement à choisir parmi les solutions qu’ils proposent : « Une réouverture totale ou partielle, avec des règles sanitaires drastiques, ou de véritables prises en charge de nos pertes… bref, un système de survie économique efficace », résume Benoît Ramus, qui tient une boutique de bougie à Toulouse. Il vient de se séparer de trois de ses six salariés et, lui qui réalise 60 % de son chiffre d’affaires en novembre et décembre, lance un appel aux consommateurs : « Ne vous précipitez pas sur Amazon. Achetez chez nous, pour de vrai, faites le choix de nous aider. Le monde d’après sera très différent si nous ne sommes plus là. Nous créons du lien social et de la vie dans le centre-ville. » La fédération des commerçants de Toulouse et l’UMIH mèneront une opération de communication, ce vendredi 6 novembre, pour dire aux habitants de la Ville rose « qu’ils ont leur rôle à jouer dans la survie du secteur ».
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires