Le syndicat FO de la police municipale à Toulouse a déposé un préavis de grève illimitée à partir du 1er juin 2021.
Le mouvement de grève au sein de la police municipale de Toulouse, qui démarre ce mardi 1er juin 2021 pour une durée illimitée, a pour objectif de faire reconnaitre la pénibilité du travail des policiers municipaux.
“Nous effectuons un travail pénible et dangereux qui n’est pas reconnu socialement”, explique Didier Cabanié, porte-parole de FO au sein de la Police Municipale de Toulouse. “Certaines municipalités, comme Marseille, reconnaissent ce statut à leur police municipale, mais la mairie de Toulouse s’y refuse”.
Récemment éprouvées par l’assassinat du policier Eric Masson à Avignon le 5 mai dernier lors d’un contrôle anti-drogue, et celui de Stéphanie Monfermé au commissariat de Rambouillet le 23 avril, les autorités ont rendu hommage aux policiers morts pour la France lors de la cérémonie du 20 mai dernier.
L’actualité vient ainsi “choquer” avec le quotidien et les revendications des policiers municipaux : “L’individu qui a attaqué Stéphanie Monfermé à Rambouillet s’est dirigé vers le poste de police municipale, il n’est pas allé à la gendarmerie”, précise Didier Cabanié. “Il faut savoir que les policiers nationaux ont, eux, les avantages liés à leur fonction, mais pas nous, alors que nous avons les mêmes risques. La mairie de Toulouse refuse de reconnaître ce statut pour nous. Si le danger est présent sur de petites communes, alors il existe d’autant plus dans la 4e ville de France. Nous travaillons à peu près un week-end sur deux, 365 jours par an, même les jours fériés, on porte toute la journée 11 kg de matériel sur le dos, avec le gilet pare-balles et le reste, qu’il pleuve, qu’il vente ou par temps de canicule… On rentre dans l’ensemble des cadres, et le statut de pénibilité et de dangerosité peut largement nous être reconnu par notre collectivité”.
Selon Nicolas, policier municipal, délégué FO, “bon nombre de maires appliquent cette dérogation à leur police municipale ; au-delà de notre incompréhension, nous éprouvons une grosse colère : pourquoi à Toulouse, on ne reconnaît pas ce statut alors que la loi le prévoit ? Depuis l’élection de Jean-Luc Moudenc en 2014, nous avons obtenu des effectifs et pour cela, nous sommes reconnaissants de l’institution politique locale. En revanche, on ne comprend pas ce refus du système dérogatoire”.
Pour le policier, ne pas reconnaître cette dérogation, c’est “ne pas reconnaître notre travail quotidien, notre engagement, et les risques de notre métier alors que la sécurité est largement mise en avant en période électorale par les politiciens. Nous travaillons avec une épée de Damoclés au-dessus de la tête, car tous les jours, nous pouvons être blessés ou tués”.
FO ne demande pas la dérogation uniquement pour les 337 policiers municipaux toulousains qui portent l’uniforme et l’arme, mais pour l’ensemble de la direction de la police municipale : “il faut inclure les ASVP qui travaillent en cycle, les agents administratifs, les collègues opérateurs vidéo qui travaillent de nuit, H24, y compris les jours fériés. Eux aussi pourraient être assujettis à la dérogation”, précise Nicolas.
Les discussions ont été repoussées, et des actions collégiales menées par le syndicat FO amèneront “de fortes perturbations dans le service public”, sachant qu’en juin, auront lieu les élections régionales, l’Euro, ou encore la réouverture jusqu’à 23h des bars et restaurants.
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