Le collectif « Jamais sans nos enfants, jamais sans L. » organise un rassemblement ce vendredi 03 juillet, à 18h30, place du Capitole, pour dénoncer la décision prise par la Cour d’Appel de Toulouse, le 12 mai 2020, d’envoyer une petite fille en Allemagne et la séparer de sa mère.
Un rassemblement a lieu contre une décision de justice qui risque d’envoyer un enfant en Allemagne. ©cours-appel.justice.fr« Jamais sans nos enfants, jamais sans L. » « L », c’est la première lettre du prénom de la fille de Stéphanie. Depuis deux ans, elle lutte pour empêcher l’exécution d’une décision de justice allemande qui lui impose de renvoyer sa fille vivre chez son ex-compagnon outre-Rhin. Une sentence qui risquerait de la priver définitivement de son droit de garde pourtant accordé par la justice française en 2012. Un collectif a donc décidé d’organiser un rassemblement, ce vendredi 03 juillet à 18h30, pour soutenir Stéphanie.
Il y a trois ans, celle-ci décide d’envoyer sa fille rejoindre son ex-compagnon afin de « favoriser sa relation avec son papa et lui permettre de mieux connaître sa famille, sa langue, sa culture et ses racines allemandes ». Une décision amiable actée par un accord de médiation familiale et motivé par « la préservation d’un lien familial lorsqu’un évènement ou une situation l’ont fragilisé ». Quand l’enfant arrive sur le territoire allemand, le père conteste cet accord et saisit la justice de son pays. Cette dernière lui attribue l’autorité parentale, sans même avoir consulté la mère.
Cette décision en faveur du père, est contestée par le collectif. Celui-ci dénonce un « jugement allemand frauduleux et inapplicable dans l’Union Européenne » et accuse les autorités françaises de se « rendre complices de l’État allemand qui organise l’enlèvement d’enfants depuis plus de 30 ans. »
C’est pour manifester son mécontentement face à ce jugement, que le comité donne rendez-vous aux Toulousains ce vendredi 3 juillet à partir de 18h30, et demande aux autorités françaises et au parquet de Toulouse, de ne pas faire exécuter cette décision.
Dans une vidéo diffusée sur YouTube, Stéphanie, très émue, exprime son désarrois face à cette décision judiciaire. « Je suis en train de réaliser que les autorités françaises coopèrent, malgré trois décisions en ma faveur qui m’attribuent la garde de ma fille. »
Elle précise que sa fille porte son nom de famille, qu’elle est née en France, qu’elle a grandi à Toulouse et que, jusqu’à présent, elle l’a élevé seule.
« Je ne savais pas que l’Allemagne pratiquait le kidnapping international de façon légale sur son sol », explique-t-elle. « Je ne connaissais pas la problématique de ces milliers d’enfants franco-allemands volés. Je ne connaissais pas le sort de ces milliers de ressortissants français, abandonnés par leur gouvernement. » Elle conclut cette vidéo par cette phrase : « Si j’avais su plus tôt, je n’aurais jamais envoyé ma fille, dans le cadre d’un accord de médiation familiale en 2017, passer une année scolaire auprès de son père. »
« Alerté de cette situation ubuesque » et du rassemblement organisé par le collectif, Manuel Bombard, député européen, a adressé un courrier au Bureau du droit de l’Union du droit international privé et de l’entraide civile, « afin de leur demander la plus grande prudence dans l’exécution de cette décision. » Il sera présent place du Capitole pour manifester son soutien à Stéphanie.
Léa Barrau
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