Depuis hier, des rubans de signalisation rouge et noir barrent les devantures des cafés, bars, restaurants, lieux culturels et salles de sport à Toulouse. Loin d’un rappel à l’ordre des mesures sanitaires, ces guirlandes portent un message de soutien aux lieux de socialisation fermés pour cause de Covid-19.
Depuis hier, jeudi 4 mars, des guirlandes de rubalise barrent les devantures de nombreux cafés, bars, théâtres, cinémas, restaurants et salles de sport de Toulouse. De loin, le passant pourrait croire à une nouvelle mesure pour s’assurer que tous ces lieux touchés par des fermeture administrative gardent leurs portes closes. Pourtant, à y regarder de plus près, la présence de messages bienveillants qui accompagnent ces rubans de signalisation rouge et blanc donnent un tout autre sens à ce symbole d’un accès interdit.
En effet, en marge de la grande manifestation de soutien aux acteurs culturels, une dizaine de personnes ont fait une tournée des lieux, non essentiels, dont la réouverture n’est pas à l’ordre du jour. « L’idée était de rendre visible tous les lieux de sociabilité qui ont été fermés ces derniers mois. Je voulais d’abord faire passer un message de solidarité qui soit apolitique et qui dépasse le cadre du secteur culturel », explique Claire Perret, à l’origine de cette initiative.
Une opération qu’elle a mis en œuvre avec le soutien d’une dizaine de membres du collectif Aux Arts etc., spécialisé dans les actions qui mêlent contestation et démarche artistique. « Nous nous sommes rencontrés dans le cadre de la mobilisation de soutien à Mix’ARt Myris. Ils ont immédiatement proposé leur aide », témoigne cette toulousaine que les conséquences de la crise sanitaire ont touché de plein fouet.
Chanteuse et danseuse, cette jeune femme a travaillé pendant 10 ans dans le secteur culturel avant de se reconvertir, il y a deux ans, dans la restauration. « Aujourd’hui, tous les pans de ma vie sont à l’arrêt. Cela fait longtemps que je ressens le besoin de partager le fait que nous ne sommes pas seuls et isolés. Cette action est un cri du cœur. Et, pour que mon message raisonne plus largement, il m’a semblé plus judicieux d’en faire un cri d’amour plutôt que de colère », témoigne-t-elle. Ainsi, sur les rideaux baissés de ces « lieux de sociabilité », on peut lire des déclarations affectueuses : « À bientôt », « Santé ! », « Je t’aime », « Rendez-vous »…
Des messages plein de chaleur qui n’ont pas manqué de toucher les principaux intéressés. « Je ne sais pas qui a fait ça, mais merci », s’est ainsi ému Yannick Grabot, le propriétaire du Brueghel l’Ancien, sur les réseaux sociaux en découvrant sa devanture ce matin. « Ça fait d’autant plus de bien qu’on commence à en avoir un peu marre et qu’on a hâte d’ouvrir à nouveau », ajoute le patron de cet emblématique bar du quartier Arnaud Bernard.
Et comme son établissement, ce sont près d’une cinquantaine de lieux qui ont reçu ce bel hommage. « C’était un test avant d’envisager une action de plus grande ampleur », précise Claire Perret, qui projette d’aller suspendre de nouveaux messages de soutien dans le courant du mois de mars.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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