Alors que les punaises de lit sont de plus en plus résistantes aux insecticides, une entreprise située à Beauzelle, près de Blagnac, les élimine de manière écolo… en les congelant. Dans un container à -20 degrés, tout le mobilier d’une maison peut être traité en 4 jours.
L’an dernier, il a été recensé 400 000 points d’infestation aux punaises de lit en France. Quand elles s’installent quelque part, leur compagnie devient vite un cauchemar. Et il est très difficile de les déloger. « Elles ont développé des résistances à certaines molécules. D’autres insecticides qui en venaient à bout ne sont plus autorisées, comme le DDT, parce qu’ils portent atteinte à la santé humaine et à l’environnement. Et il est quasiment impossible d’éradiquer les œufs chimiquement, tant leur coquille est protectrice », décrit Émilie Bouty, qui a fondé l’entreprise Solutions naturelles anti-nuisibles (SNA), à Plaisance du Touch, près de Toulouse, en 2020. Depuis, la société s’est développée et à déménagé à Beauzelle, à côté de Blagnac.
Dans un container de 27 mètres cubes, dont la température a été abaissée à -20 degrés, elle désinsectise tout le mobilier d’un appartement de quatre pièce. « Du livre au canapé, en passant par les vêtements ou les sommiers : en 96 heures, la congélation élimine toutes les punaises et leurs œufs. » Une solution radicale qui vient en complément d’un traitement chimique ou thermique, par la vapeur sèche, de l’intérieur du local infesté. Une méthode écolo aussi. « Que ce soit pour l’alimentation ou les cosmétiques, les gens font la chasse aux mauvais ingrédients et sont de plus en plus nombreux à bannir les produits chimiques chez eux », constate Émilie Bouty.
À 27 ans, elle est une experte de ces petites bêtes qui empoisonnent la vie quotidienne des hommes depuis l’âge des cavernes. « Leurs œufs, blanchâtres et collants, mesurent à peine un millimètre. Sitôt écloses, les punaises de lit piquent pour se nourrir de sang. D’abord transparentes, elles deviennent brunâtres quand elles sont adultes et vivent de deux à six mois. Elles ont aussi la capacité de se mettre en dormance pour se réveiller deux ans après », dépeint-elle. Une autre caractéristiques de cet insecte hétéroptère est qu’ « il ne fait aucune distinction sociale. On en retrouve aussi bien dans des hôtels de luxe que des auberges de jeunesse. Il est faux de lier sa présence à une mauvaise hygiène : cela peut arriver chez tout le monde », rassure Émilie Bouty.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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