Les citoyens ont mieux trié leurs déchets en 2019, en Haute-Garonne et en Occitanie, indique le spécialiste du recyclage Citeo. Des chiffres qui ne progressent toutefois pas assez vite, compte tenu de l’importance des enjeux environnementaux.
Les Hauts-Garonnais font toujours un peu plus attention à ce qu’ils jettent. En 2019, ils ont trié en moyenne 60 kilos d’emballages ménagers (15 kilos d’emballages légers et 26 kilos de verre) et près de 19 kilos de papiers, d’après le dernier bilan de Citeo, spécialiste du recyclage auprès des entreprises. Les poubelles spéciales se remplissent d’année en année… mais trop lentement, pour Laure Poddevin, directrice régionale de l’organisme : « Il y a une ou deux décennies, la progression a été rapide parce que le tri se mettait en place un peu partout. À présent, les derniers pourcentages sont plus compliqués à aller chercher. Alors que paradoxalement, la réglementation se durcit et les attentes des citoyens sont plus fortes à ce sujet. »
À l’échelle de la région, la tendance est bien meilleure qu’à celle de notre département : avec 71,6 kilos d’emballages ménagers et papiers triés par habitant, l’Occitanie se situe même légèrement au-dessus de la moyenne nationale, de 70 kilos. « Il y a toujours de tels écarts avec les zones très urbanisées. Car on trie deux fois moins en ville qu’à la campagne. Certaines rues sont difficilement accessibles aux camions-poubelles, il y a davantage de touristes et de “turn over” : les nouveaux arrivants ne connaissent pas forcément bien les consignes à respecter », explique Laure Poddevin.
La Haute-Garonne accuse notamment un certain retard en ce qui concerne l’extension des consignes de tri, dont ne bénéficient que 11% des habitants, contre plus de la moitié, en moyenne, en Occitanie. C’est la possibilité de jeter les films, sacs, pots et barquettes en plastique dans les poubelles de tri. « Cela dépend de la modernisation des centres de tri des collectivités : L’agglomération du Muretain et le bassin Auterivain l’ont effectué. À Toulouse Métropole, les discussions sont toujours en cours. »
Les territoires du Sicoval, d’Auterive, la communauté de communes de Cœur-de-Garonne, des coteaux de Bellevue et de la Save-au-Touch ont mis en place, pour certains il y a plusieurs années, la tarification incitative. Avec succès : « Elle permet aux habitants de payer en fonction de ce qu’ils jettent. Avec jusqu’à 40% de diminution des déchets de tout-venant, c’est un des meilleurs moyens d’améliorer le tri », plaide la directrice générale de Citeo.
Cette dernière attend impatiemment les données de l’année 2020, dont le bilan sera forcément exceptionnel, « en terme de tonnage notamment. Énormément d’effets vont se combiner : il y a eu moins de touristes étrangers et plus de Français, le boom du tourisme vert, des comportements de consommation différents… Il est difficile de faire des prévisions. » Laure Poddevin pourrait toutefois avoir de bonnes nouvelles. Alors que les services de collecte et de traitement des déchets ont pu être momentanément réduits ou suspendus lors du premier confinement, le geste de tri est resté ancré dans le quotidien des Français : selon l’étude menée par Elabe et Citeo, 78% d’entre eux ont gardé leurs habitudes de tri durant le confinement et près de 1 sur 5 y a même fait beaucoup plus attention.
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