Collectif de citoyens inquiets de l’engorgement de plus en plus important de la Métropole, Rallumons l’étoile explore depuis deux ans le potentiel du réseau ferroviaire existant, en vue de créer un RER toulousain. Sans s’opposer au projet de troisième ligne de métro, il estime que ce dernier ne sera pas suffisant. « Afin de véritablement endiguer les embouteillages, il manque un échelon dans la vision actuelle : le train », prévient Benoît Lanusse, coordinateur de Rallumons l’étoile. Depuis un an et demi, les partisans de ce réseau de trains express ont élaboré un schéma semblable au modèle parisien et à celui de nombreuses métropoles européennes.
Le projet est en apparence simple : s’appuyer sur le maillage existant en augmentant à la fois la cadence des trains et leur capacité. Surtout, l’idée est de leur faire traverser la ville de part en part, contrairement à la situation actuelle où ils s’arrêtent soit à Matabiau, soit dans les gares périphériques. Pour démontrer la pertinence de son projet, le collectif compte avancer pas à pas et a mis au point une démarche autant pédagogique que pragmatique. « La plupart des infrastructures sont là et l’on peut imaginer à l’horizon 2021 une ligne reliant Castelnau-d’Estretefonds au Nord, à Baziège au Sud, avec des départs toutes les heures. » Le 15 décembre dernier, un train inaugural spécialement affrété pour l’occasion a parcouru ce trajet afin de fédérer un maximum de citoyens, d’entreprises et d’élus.
Conseil de développement de la Métropole, le Codev de Toulouse est un laboratoire d’idées composé de 200 bénévoles issus de la société civile, représentants économiques, sociaux, culturels, scientifiques ou associatifs. Cette structure, émanant de la loi Voynet de 1999 — il en existe dans chaque intercommunalité de plus de 20 000 habitants — est destinée à renforcer la démocratie participative. Ainsi, elle n’a pas attendu le Grand débat national pour tenter d’associer les citoyens à sa réflexion. « Le rôle des Codev est de proposer une vision à moyen et long terme susceptible d’éclairer les prises de décisions. Mais, à Toulouse, cela fait plus d’un an que nous allons au-delà de ces missions en programmant des cafés-débats. Nous ne voulons pas être une chambre déconnectée de la population », explique le conseil.
Lieu d’expertise citoyenne, le Codev publie également des études et rend des préconisations à propos de l’aménagement et du développement de la métropole toulousaine. Il s’organise en groupes de travail sur l’environnement, l’économie, le tourisme, l’urbanisme, l’emploi ou la mobilité. Défini comme un organe consultatif, le conseil peut être saisi par le président de Toulouse Métropole, ou bien s’autosaisir de toutes questions relatives aux politiques publiques locales.
Véritable réseau social, Politizr organise le dialogue entre les élus et leurs administrés, chacun pouvant interpeller, donner son point de vue ou expliquer sa démarche. « Il s’agit de remettre le citoyen au cœur du débat et de faire en sorte que les politiques détaillent leurs actions et assument leurs responsabilités », ajoute Lionel Bouzonville, cofondateur de la jeune pousse, née il y a trois ans. L’idée est le fruit d’un constat : « Sur le Web, les seuls sites qui abordent des sujets de politique restent ceux des partis et des médias. Il n’existait pas d’outil numérique permettant de discuter de politique au sens large », rappelle-t-il.
Rédaction, suivi, notation, commentaires et partage de contenus, l’interface de Politizr facilite les échanges. Inscrite dans la démarche de l’économie sociale et solidaire et du Mouvement des entrepreneurs sociaux, la plateforme revendique sa neutralité et son indépendance. Sans publicité, elle est gratuite, son modèle économique étant basé sur la vente de services payants à destination des collectivités ou des candidats aux élections et à la mise à en place de dispositifs de consultations publiques. Ces derniers mois, Lionel Bouzonville ne chôme pas : « Il existe aujourd’hui une volonté d’expression bouillonnante que notre application permet de prolonger de manière constructive ».
Le Rap est né il y a plus de 25 ans pour « lutter contre le système publicitaire et ses effets négatifs ». Dans son manifeste, le collectif indique que « chaque personne reçoit en moyenne entre 500 et 3 000 messages promotionnels par jour et qu’entre 300 et 500 milliards de dollars sont dépensés à cet effet chaque année dans le monde, soit le deuxième budget après celui de la Défense ». Selon le Rap, la publicité propage des idéologies néfastes, génère de la violence et crée de faux besoins. « En poussant à une consommation superflue et futile, elle contribue à l’épuisement des ressources et au rejet de déchets aussi polluants que coûteux. »
Les militants du Rap, dont la direction est collégiale, préfèrent rester anonymes. Ils s’en prennent d’abord au million de panneaux publicitaires du pays. Lancée en 2013, l’antenne locale toulousaine organise ainsi tous les mois des actions non violentes et sans dégradation, dans un cadre légal. Sur les slogans des marques sont apposées des formules-chocs et les affiches sont détournées, barbouillées ou remplacées par d’autres. Pour toucher le plus large public et « pour que n’importe qui puisse émettre son propre message », des ateliers participatifs sont même ouverts aux Toulousains. Le collectif, qui se mobilise aussi contre la multiplication des écrans publicitaires numériques, est à l’origine de la Journée mondiale contre la pub, fixée le 25 mars.
toulouse.antipub.org/
En collaboration avec le CHU de Toulouse, des chercheurs du Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (Laas-CNRS) ont mis au point une semelle intelligente qui pourrait transformer le quotidien des seniors assurant un repérage précoce des premiers signes de dépendance. Élaborées dans le cadre du projet Respect, ces semelles sont équipées d’un dispositif électronique miniature permettant de collecter des données sur l’activité du patient, en particulier sur sa vitesse de déplacement, la distance parcourue ou encore sur la variation de son poids. « Ces éléments, tant ils sont corrélés au risque de mortalité ou d’entrée dans la dépendance, devraient être considérés comme une constante vitale, au même titre que la fréquence cardiaque ou la pression artérielle », explique Antoine Piaud, gériatre au CHU de Toulouse.
Les données recueillies sont ensuite transmises au médecin qui peut alors être alerté rapidement sur le risque de perte d’autonomie de son patient et adapter un programme de prise en charge. Des capteurs de mouvements, une unité d’analyse, une batterie, un économiseur d’énergie, une antenne radio pour diffuser les résultats et une mémoire tampon composent cette structure souple de 2,5 millimètres d’épaisseur qui tient dans une chaussure. « Contrairement à un podomètre, nous ne prenons pas en compte les pas entre le frigo et le fauteuil, mais uniquement la marche efficace », souligne le médecin. Une soixantaine de seniors ont testé ces semelles innovantes qui devraient être prochainement commercialisées.
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