Au cours des trente prochaines années, les épisodes de fortes chaleurs seront de plus en plus fréquents partout en Occitanie, rappelle l’Institut national de la statistique (Insee). Les territoires du pourtour méditerranéen et de la plaine de la Garonne, les plus peuplés de la région, seront aussi les plus touchés.
« L’Occitanie est particulièrement confrontée à une hausse des températures liée au changement climatique », rappelle l’Insee dans sa dernière étude, en partenariat avec Météo France. À l’avenir, les fortes chaleurs deviendront de plus en plus fréquentes sur l’ensemble du territoire régional. Ainsi, sur le littoral et dans l’arrière-pays méditerranéen, de Céret, dans les Pyrénées-Orientales, jusqu’au Nord du Gard et remontant le long du Canal du Midi, ont comptera plus de 82 journées estivales (maximale supérieure à 25 °C) et plus de 19 nuitées tropicales (minimale supérieure à 20 °C), par année.
« Dans les prochaines décennies, certains territoires de plaine intérieure seront donc dans une configuration similaire à celle que connaissait le littoral par le passé », fait remarquer l’Insee. Ainsi, au sein d’un vaste triangle reliant les environs de Muret, Albi et Castelsarrasin, le nombre de journées estivales grimperait à plus de 82 par an, alors même que leur fréquence restait proche de 70 jusqu’en 2005. Et sur certains de ces territoires, localisés plus au Nord de la Haute-Garonne et à l’Ouest du Tarn, le nombre de nuits tropicales dépasserait les 19 par an.
« Les territoires qui seront marqués par la multiplication des épisodes de fortes chaleurs sont précisément ceux où vit une large majorité de la population régionale : le littoral méditerranéen et autour de la plaine de la Garonne », note l’Insee. De plus, dans ces zones très urbanisées, s’ajoutent des phénomènes très localisés tels que les îlots de chaleur, qui pourront augmenter les températures. Actuellement, 16 % des Occitans ont élu domicile dans un lieu très souvent soumis par le passé à des journées estivales et des nuitées tropicales. Selon les simulations du climat à venir à l’horizon 2021-2050, c’est plus de la moitié des habitants de la région qui devrait être très fréquemment concernée par ces fortes chaleurs. L’Insee attire l’attention sur les 517 000 personnes les plus vulnérables au regard de leur âge (303 000 personnes âgées et 214 000 enfants).
L’âge n’est pas le seul critère qui rend les personnes vulnérables face aux fortes chaleurs. Les plus pauvres, de par leurs conditions de vie et d’habitat, sont également plus fragiles. « L’adaptation à la hausse des températures a un coût : l’isolation des logements ou l’achat d’équipements pour les rafraîchir ne sont pas accessibles à tous », rappelle l’Insee. Au regard de la période passée, 19 % des personnes pauvres vivant en Occitanie (soit 174 000) résident dans un territoire à risque. Avec la modélisation du climat à venir, cette part pourrait tripler.
La rédaction
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