Lors d’une première session de trois jours, la Convention citoyenne pour l’Occitanie va plancher sur l’avenir de la Région. Une centaine d’habitants ont été tirés au sort pour y participer.
La Convention citoyenne pour l’Occitanie regroupe 109 habitants tirés au sort ©PSCe n’est pas Carole Delga qui lance la Convention citoyenne pour l’Occitanie, ce jeudi 10 septembre, à l’Hôtel de Région de Toulouse. La présidente a dû se faire excuser, car elle observe une période d’isolement, faisant partie des cas contact de Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, récemment diagnostiqué positif au coronavirus. C’est donc Gérard Onesta, le président du Bureau de l’Assemblée, qui prononce le discours de Carole Delga. Lui qui s’adresse aux 109 habitants tirés au sort pour participer à cette convention citoyenne, la première du genre à un niveau régional. « 109 pour du sang neuf », improvise-t-il. « Vous êtes l’Occitanie, un collectif représentatif de la diversité de près de 6 millions d’habitants, de 13 départements, de cette région de plus de 72 000 km², plus vaste que 13 pays de l’Union européenne », lit Gérard Onesta.
Voici la question à laquelle ce panel va devoir répondre, en sept jours et trois sessions de travail : « Quelles sont vos attentes et les mesures concrètes que vous préconisez pour améliorer la vie des habitants d’Occitanie, dans le contexte actuel et pour préparer l’avenir ? » Ils plancheront en particulier sur la mise en place d’« un nouveau modèle de développement durable », « le renforcement et la création de solidarités » et sur « de nouvelles pratiques démocratiques ». Vastes sujets. « J’espère que nous serons une force de propositions concrètes », ambitionne Charline Sifreu, une agricultrice du Tarn, élément enthousiaste de l’échantillon représentatif. Assise à une table de huit personnes, deux animateurs lui demanderont d’évoquer sa situation personnelle et les problématiques qu’elle identifie dans son quotidien : « Pour moi, il s’agit de la revalorisation de mon métier, de l’accès au foncier et à une alimentation saine et durable. J’ai une centaine de solutions sous le coude ! » Elle rappelle toutefois que le cadre des discussions étant limité aux compétences de la Région, la marge de manœuvre de la Convention est réduite d’autant.
Des experts, des représentants de divers organismes régionaux, des techniciens de la Région pourront être auditionnés, afin d’enrichir les échanges et la réflexion. Et pour assurer le bon déroulement du processus, trois garants ont été désignés, dont Agnès Maurin, directrice du Club de la presse d’Occitanie : « Nous veillerons à ce que chacun soit totalement indépendant, qu’il puisse travailler de façon autonome sans être influencé et que leurs recommandations aboutissent et soient respectées ». À l’issue des travaux, à partir du 12 octobre prochain, une votation citoyenne sera organisée, sur le site internet de la Région, dont les résultats devront être pris en compte dans le Plan de transformation et de développement qui sera présenté à la fin de l’année aux parlementaires occitans. Mathilde Imer, membre du comité de pilotage, coprésidente de Démocratie Ouverte (collectif qui promeut la démocratie participative), témoigne de sa participation à la Convention citoyenne pour le climat, dont les recommandations ont été rendues en juin dernier : « Vu le niveau de défiance des citoyens vis-à-vis des politiques, il est important qu’il existe un tel dispositif au niveau régional. Cette convention n’aura de sens que si elle a un vrai impact sur les décisions de la Région ».
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