Après plusieurs semaines en configuration Covid-19, les établissements hospitaliers de la Ville rose retrouvent peu à peu leur fonctionnement normal. Le moment choisi par le CHU de Toulouse pour dresser un premier bilan de la mobilisation contre l’épidémie.
©Twitter Chu de ToulouseDepuis le 16 mars dernier, le CHU a recensé au total 489 hospitalisations liées au coronavirus, dont 126 en réanimation. « Un chiffre quatre à cinq fois inférieur à ce qu’ont connu des établissements du Grand Est. Ici nous avons connu une vague mais cela n’a pas été le déferlement. Aucun service n’a tourné à plein régime », souligne Marc Penaud, le directeur du CHU, qui déplore toutefois 41 décès.
Alors que le pic du nombre de patients hospitalisés a été atteint le 5 avril dernier avec 193 personnes, à l’heure actuelle ce chiffre est tombé à 19 personnes. Et sur ces dernières, seulement deux sont en soins intensifs. « Pour donner une idée de l’évolution de la circulation du virus, ces données sont sensiblement les mêmes que celles enregistrées il y a trois semaines », ajoute le directeur. Le Samu, lui, a reçu plus de 22 000 appels en lien avec le coronavirus, soit environ 10% de son activité annuelle.
En ce qui concerne les tests de dépistage dits PCR (ou nasopharyngés), le CHU en a réalisé en tout environ 30 000 depuis le début de l’épidémie. Près de 1600 se sont avérés positifs. Et depuis le déconfinement, 1000 tests PCR ont également été effectués via le drive installé à l’entrée du site de Purpan. « C’est là qu’ont été détectés les trois premiers cas avérés du cluster de Blagnac impliquant une cinquantaine de personnes, dont une vingtaine positives à ce jour », explique le professeur Jacques Izopet, chef de service du laboratoire de virologie du CHU de Toulouse. Selon ce dernier, avec 15 000 tests par jour au total en Occitanie, le manque observé en début de crise n’est donc plus à l’ordre du jour.
Et depuis le début du mois de juin, les 16 000 agents du CHU sont invités à réaliser un test sérologique, cette fois. 2800 prélèvements ont déjà été réalisés avec un taux de positivité d’à peine plus de 4%. Basée sur le volontariat, cette campagne durera jusqu’au 10 juillet. « Le but est d’avoir une vision complète de l’exposition des soignants au Covid-19. Cela nous permettra également de suivre l’évolution des anticorps », poursuit le professeur Izopet.
Autre chiffre significatif pour le CHU : 28 essais de recherche clinique ont été lancé durant la crise sanitaire. Des projets pouvant porter sur les patients Covid comme sur les effets psychologiques du confinement sur les enfants. « Une profusion facilitée par le climat de collaboration sans précédent qui a régné pendant cette période si particulière », lance Marc Penaud.
Des échanges que tout le monde espère désormais voir perdurer alors que les établissements retrouvent leur fonctionnement normal. Les hospitalisations classiques sont en effet revenues à 92% de l’activité normale, les consultations sont à leur niveau habituel grâce à la télémédecine, et dès le début de semaine prochaine, les blocs opératoires seront à nouveau en activité complète.
Pour autant, la vigilance reste de mise et le CHU assure appliquer rigoureusement les gestes barrières. « La situation est un peu paradoxale car le message envoyé à la population est que tout est sous contrôle et que l’affaire serait close. Mais le virus est toujours dans la population avec des cas sporadiques qui continuent d’apparaître. Il ne faut pas écarter la possibilité d’un rebond de l’épidémie, qui n’aura certes pas la même intensité », prévient le professeur Pierre Delobel, chef de service des maladies infectieuses et tropicales. Même si la circulation du virus est actuellement très faible avec un taux de positivité au test PCR de 1%, le CHU se tient donc à prêt à repasser en configuration Covid à n’importe quel moment.
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