Les représentants des parents d’élèves du Collège Albert Camus de Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne, présenteront leur démission, ce jeudi soir. Ils protestent ainsi contre le manque de place pour leurs enfants au sein de l’établissement.
La colère gronde au sein du Collège Albert Camus de Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne. « Les effectifs ont explosé et nos enfants sont aujourd’hui entassés. Ils étudient dans de très mauvaises conditions. Ce n’est pas acceptable », commence Jacques Gautrand, un des responsables du conseil local de la Fédération des parents d’élèves (FCPE). En signe de protestation, les membres de ce dernier vont démissionner et ont appelé à la mobilisation des habitants, ce jeudi soir, devant l’établissement. Construites pour accueillir 25 élèves, les classes en comptent 30 en moyenne, pour un total de 515. « Faute de place suffisante, certaines heures d’études doivent se dérouler en extérieur, dans la cour de récréation », témoigne le parent d’élève. Il évoque également des règles de distanciation sociale liées à l’épidémie de coronavirus « impossible à appliquer ».
Soutenue par l’ensemble des syndicats enseignants, la FCPE demande ainsi l’installation de bâtiments préfabriqués et l’embauche d’enseignants comme de personnel supplémentaires. Mais l’établissement se trouvant sur une zone inondable, le Conseil départemental de Haute-Garonne répond qu’il ne peut y effectuer aucun aménagement. Et qu’il faut donc attendre la sortie de terre d’un nouveau collège, prévue en 2027. « En attendant nos enfants prendront du retard », craint Jacques Gautrand. Il insiste sur le fait que l’établissement « se trouve dans l’une des deux zones de l’Académie de Toulouse où le risque d’échec scolaire est le plus élevé ». Notamment parce que Villemur-sur-Tarn est « une ancienne cité industrielle qui se paupérise » et fait partie des « territoires oubliés ». D’après lui, 40% des élèves du collège Albert Camus ne disposent pas d’un ordinateur chez eux. Le ras-le-bol semble d’ailleurs, eux aussi, les avoir gagnés. « Il y a eu trois conseils de discipline en une semaine, le climat scolaire se dégrade vite. Ce collège marchait bien et l’on est en train de le détruire », prévient Jacques Gautrand.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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