Alors que le Premier ministre Édouard Philippe annoncera ce jeudi 28, l’acte 2 du déconfinement, les licenciés de sport amateur sont toujours dans l’attente. La plupart des disciplines phares sont, en effet, à l’arrêt. Un flou qui commence à frustrer les principaux concernés.
Crédit photo : Samuel Castro CC NY-SA« Il y a trois hypothèses possibles. Tout d’abord, nos sports pourraient ne plus être praticables. Ensuite il est possible de donner des cours de cardio ou de renforcement musculaire sans opposition, bien que cela ne soit pas viable économiquement. Enfin, le meilleur des scénarios est de pouvoir reprendre en septembre. On ne sait pas grand-chose au final », observe Morgan Roquefort, instituteur de Krav-maga au Toulouse Fight Club. Comme dans beaucoup d’autres disciplines collectives et/ou en salle, les pratiquants amateurs sont à l’arrêt à cause de l’épidémie de Covid-19.
En tout, il y avait environ 1 300 000 amateurs de sport licenciés dans un club en 2018 en Occitanie, selon le Centre de droit et de l’économie du sport. Parmi ceux-ci, une grande majorité pratiquent des disciplines actuellement interdites. Et les habitués des dojos ou des terrains pourraient ne pas revoir ces derniers de sitôt.
La raison : une pandémie de coronavirus qui dure et des clubs livrés à eux-mêmes. « C’est le flou total, personne ne sait ce qu’il va se passer », ajoute Morgan Roquefort. « En attendant, la ministre des Sports nous a laissé un guide de “pratiques alternatives”. À notre niveau, nous donnons en ce moment des cours en extérieur, limités à 10 personnes, en respectant les distances de sécurité. Mais, nous sommes à la merci du ministère ». Un sentiment partagé par 56 % des Français selon un sondage Odoxa publié sur RTL. Ils estiment que la ministre des Sports Roxana Maracineanu n’a pas assez agi durant la crise sanitaire.
Le président de la ligue d’Occitanie de handball, Michaël Boutines, est également de cet avis. Le handball amateur est, en effet, lui aussi à l’arrêt. S’il souligne que « collectivement, les mesures étaient nécessaires », il serait pour lui grand temps « d’aller de l’avant. On a déjà démontré qu’on était structuré, que ce soit dans la région ou partout ailleurs. Nous savons faire face à d’éventuelles problématiques sanitaires. Il faut maintenant s’adapter et rebondir. Nous attendons juste une réponse, un signe qui nous dirait “OK on reprend, sous certaines conditions”. Je reste persuadé que c’est possible de jouer à nouveau. Oui, il faudra peut-être changer nos habitudes. Mais les bénévoles ne sont pas irresponsables, ils sont capables de gérer cela. Il est incohérent pour moi de maintenir la fête de la musique mais pas la pratique du sport en club. J’ai l’impression que l’on cherche à nous orienter sur une certaine forme d’individualisme et c’est très dommageable ».
Résultat, Michaël Boutines craint une perte de licenciés. 20% des équipes de handball seraient pour lui en danger. Constat d’autant plus regrettable que sur les 200 clubs et 5 000 bénévoles, 80 % seraient prêts à reprendre.
Jérémy Guiraud
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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