Il y a 20 ans, la compagnie aérienne Air Toulouse disparaissait. De petite compagnie de taxis aériens à compagnie voulant « défier Air France », elle a su, en plus de trente ans d’existence, laisser une empreinte dans l’histoire du transport aérien. Retour sur l’aventure Air Toulouse.
Comme le chantait Charles Aznavour dans “La Bohème”, c’est « un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ». Jusqu’au début des années 2000, la Ville rose avait encore sa propre compagnie aérienne charter. Son nom : Air Toulouse. Créée en 1969, elle n’était à l’époque qu’une petite compagnie de taxis aériens et ne disposait d’ailleurs que d’avions de quatre à dix places tels qu’un Beechcraft 95C, un Cessna 402B F-BXOK ou encore un Piper PA-31 T. Air Toulouse, qui employait 21 personnes et totalisait 1 700 heures de vol en 1975, reste une petite compagnie de taxis aériens jusqu’à la fin des années 1980.
Après avoir changé de nom pour devenir Air Toulouse International, elle se dote de plusieurs Caravelle, mais également de Boeing 737-200 pouvant accueillir plus de 100 passagers. Des avions avec lesquels la compagnie aérienne charter dessert la France, le Portugal, l’Espagne et le Sénégal. Elle opère ainsi des vols en direction d’Ajaccio, de Bastia, de Lyon, de Marseille, de Barcelone, de Lisbonne, de Ténérife et de Dakar au départ de Toulouse, mais également vers Paris depuis Lourdes ou vers Porto au départ de Lyon. En 1997, Air Toulouse International totalise pas moins de 510 342 passagers.
Fin des années 1990, nouveau changement pour la compagnie aérienne, alors en faillite. Rachetée en 1999 par Jean-François Félix et Charles-Henri Rossignol, elle est renommée Aéris, avec pour slogan “La compagnie qui vous aime”, puis se débarrasse de ses Boeing 737-200 au profit de 737-300 pour ne réaliser plus que des vols charters internationaux moyens et long-courriers pour le compte d’agences de voyages. Et cela lui réussit puisque deux ans plus tard, elle acquiert Westair, une compagnie aérienne brestoise, mais aussi un sixième appareil et décide de recruter 120 personnes, selon les informations de La Dépêche du Midi.
Tous les voyants semblent au vert donc pour Aéris qui réalise 135 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2002, contre 76 millions en 2001, toujours d’après le journal local. Mais cela ne va pas durer. En juin 2003, la compagnie, qui compte alors 420 salariés, lance Aéris Express pour « défier Air France », comme le rapportait Libération, mais elle va ainsi sceller sa fin. Cette activité à bas prix ne va en effet pas décoller, faute de passagers. “La compagnie qui vous aime” est alors placée en redressement judiciaire en novembre 2003 par le tribunal de commerce de Toulouse. Sans repreneur, elle cesse son activité. La compagnie aérienne disparait alors 34 ans après sa création.
20 ans plus tard, il paraît peu probable que la Ville rose ait de nouveau sa propre compagnie aérienne. Heureusement, il existe des vestiges de ce pan de l’histoire du transport aérien toulousain. L’association des Ailes Anciennes Toulouse, installée à Blagnac, détient effectivement dans ses collections une Caravelle aux couleurs d’Air Toulouse. Vous pourrez ainsi voir (ou revoir) à quoi ressemblaient les avions de la compagnie qui arboraient un fuselage blanc avec une bande rouge au niveau du cockpit et une queue rouge sur laquelle trônait une croix occitane.
D’après les informations des Ailes Anciennes Toulouse, cette Caravelle a fait son premier vol en avril 1968. Elle a appartenu à la compagnie charter danoise Sterling, puis à l’empereur de Centrafrique Jean-Bedel Bokassa, avant d’être rachetée par Europe Aero Service et de rejoindre la flotte d’Air Toulouse en 1992. La Cararelle a ainsi, voyagé à travers toute l’Europe, en Afrique et aussi au Moyen-Orient. Elle se visite lors des événements spéciaux organisés par l’association, notamment les visites “cockpit” et “week-end” aux Ailes. En attendant, vous pouvez la visiter virtuellement sur le site des Ailes Anciennes.
Commentaires
Cadieu le 12/03/2025 à 11:08
Ancien steward « air Toulouse « que des bons souvenirs, petite info, air Toulouse avait la plus jeune chef Hotesse de France , melle Sylvie Gonzales âgée de 21 ans avec des qualités évidentes et une bienveillance pour les passagers. F.C
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Pacquelet le 12/03/2025 à 18:12
Des souvenirs aussi j'étais bagagiste et ce n'était pas le plus agréable ( caravelle )quand il fallait charger des centaines de bagages .Mon ADN doit y être bien ancré !!!! Mais une bonne époque ces années 90
Besse Ph le 12/03/2025 à 21:46
La lecture de cet article renvoie à des lieux, des noms, des avions, des moments sympas, des coups de bourre, des heures de nuit, des escales mémorables…
J’adresse mes plus amicales salutations à celles et ceux avec qui j’ai eu l’honneur de partager cette aventure. J’ai une pensée pour celles et ceux qui m’ont mis le pied à l’étrier, m’ayant appris un très beau métier ; une belle Ecole de la vie.
On a tous vieilli, pris des chemins divers, certains hélas nous ont quitté, mais ce que l’on a vécu, personne ne pourra nous l’enlever.
Au plaisir de se recroiser à TLS.
Francis Drian le 12/03/2025 à 23:05
Merci pour cet article qui me rappelle tant de souvenirs. J’ai participé à l’aventure de 1997 à 2003, Air Toulouse puis ATI et enfin Aeris en tant que directeur technique. C’était une belle équipe de passionnés d’aviation travaillant H24, de professionnels formidables et compétents avec qui j’ai tant appris. J’ai la chance de toujours travailler dans l’aviation et ces années Air Toulouse auront été les plus exaltantes.