Un défaut de fabrication dans de moteurs va immobiliser des centaines d’avions Airbus A320neo dans les prochaines années.
Un défaut dans la fabrication des moteurs du fabricant Pratt & Whitney, qui équipent une partie de la flotte d’Airbus A320neo, va entraîner l’immobilisation de centaines d’avions dans les prochaines années. Le groupe RTX, qui a racheté le motoriste en 2020, en a fait l’annonce lundi 11 septembre, selon l’agence Reuters.
Environ 600 à 700 moteurs devront être retirés de leurs avions pour subir des inspections et des réparations entre 2023 et 2026. Et contrairement à ce qui était initialement envisagé, l’immobilisation ne durera pas 60 jours par moteur, mais plutôt 300.
Le défaut concerne la poudre de métal utilisé pour fabriquer des pièces du moteur. Il peut provoquer des micro-fissures et de la fatigue. Le problème avait été signalé en juillet, ce qui a conduit à des contrôles accélérés sur 200 moteurs d’ici à la mi-septembre.
Le PDG de RTX, Greg Hayes, a reconnu que le problème « aura un impact significatif sur nos clients ». À titre d’exemple, la compagnie hongroise à bas coût Wizz Air estime que sa capacité pourrait être réduite de 10% au second semestre 2024. De son côté, l’allemande Lufthansa évalue encore la situation.
Le problème va également peser sur les finances de RTX, qui a revu à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires et de flux de trésorerie pour les prochaines années. Le groupe américain estime que le coût brut du problème serait de six à sept milliards de dollars, dont une partie sera compensée par des assurances et des fournisseurs. Ce défaut de fabrication s’ajoute à une série de problèmes rencontrés par Pratt & Whitney, qui est en concurrence avec CFM, la coentreprise de General Electric et Safran, pour motoriser les avions A320neo.
Pour sa part, Airbus se veut rassurant. Le problème n’est pas censé avoir d’impact sur les livraisons en 2023 ni sur la montée en puissance prévue en 2024. Il convient de préciser que l’avionneur européen vend aux compagnies aériennes des avions sans moteurs. C’est à elles de choisir un motoriste pour équiper leurs appareils.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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