Il reste encore de nombreuses boutiques anciennes à Toulouse avec notamment des établissements centenaires qui traversent les années. Si certains n’atteindront pas ces records comme l’emblématique magasin Toulouse Stylos qui a annoncé fermer ses portes alors qu’il était installé dans la rue Alsace-Lorraine depuis 1945, d’autres perdurent dans le temps. Pour l’occasion, Le Journal Toulousain a répertorié les enseignes historiques encore ouvertes à ce jour à Toulouse.
La Ville rose est bien connue pour sa richesse culturelle et patrimoniale. C’est le cas notamment avec cette boutique centenaire historique située au 14 rue des Arts, à Toulouse. L’histoire remonte en 1839, année durant laquelle Édouard Privat fonde sa propre librairie et sa maison d’édition à son nom. La librairie Privat devient alors une adresse incontournable à seulement quelques pas de la place du Capitole. Depuis sa création, elle a su préserver sa réputation d’excellence en tant que lieu de rencontre pour les amateurs de littérature, d’histoire, d’art et de culture. Le vendredi 10 octobre 1975, l’établissement avait d’ailleurs accueilli la chanteuse soprano Mady Mesplé lors d’un récital organisé par le petit-fils du fondateur, Pierre Privat.
En entrant dans cet établissement centenaire, les curieux peuvent encore y découvrir une ambiance chaleureuse et le charme d’un espace débordant de livres, de connaissances et d’histoire. La librairie Privat propose un vaste choix de genres littéraires, des classiques intemporels aux dernières nouveautés en passant par des ouvrages spécialisés sur la gastronomie, l’art, et bien d’autres domaines. Plus de 180 ans plus tard, la librairie organise régulièrement des événements culturels, des rencontres avec des auteurs, des dédicaces et des conférences. Les Éditions Privat rayonnent également en demeurant parmi les « rares maisons d’édition à rayonnement national à ne pas être situées à Paris. »
« Le Concorde », pour les habitués, est un véritable lieu de rencontre et de gastronomie. Situé dans le quartier des Chalets à Toulouse, l’établissement doit sa réputation à son décor d’époque. Son histoire remonte au milieu du XIXe siècle faisant de l’enseigne l’un des cafés les plus anciens de la Ville rose. Le bâtiment lui-même est imprégné d’histoire, avec son architecture classique et son décor intérieur qui évoque le charme de la “Belle Époque”. Ce cadre offre ainsi aux visiteurs une atmosphère chaleureuse et conviviale. Des photographies anciennes et des œuvres d’art qui racontent l’histoire de Toulouse ornent les murs. Le mobilier en bois et les fauteuils en cuir ajoutent au lieu un charme intemporel.
Outre son ambiance unique, Le Concorde propose une cuisine de qualité. Le menu est varié, avec des plats traditionnels français et des spécialités régionales, le tout accompagné d’un bon verre de vin. Depuis plus de 100 ans, l’établissement permet ainsi à de nombreuses générations de Toulousains de se retrouver autour d’un café, d’un repas ou d’un verre, le tout dans une ambiance d’époque.
Direction la place du Capitole, à l’angle de la rue Saint-Rome. Le Bibent est un établissement emblématique de Toulouse. En effet, l’établissement a ouvert ses portes en 1843 à l’initiative de Jean-Catherine Bibent. À son ouverture, son décor en stuc rappelle l’architecture de la “Belle époque”. Puis en 1970, le propriétaire, Émile Lapoujade, souhaite rénover complètement le café afin de le moderniser. Il comptait ainsi faire disparaître les stucs, les cariatides et les guirlandes de fleurs. Le bâtiment est finalement préservé grâce à son inscription au titre des monuments historiques.
Le café continue d’évoluer au fil des années. Il s’agrandit sur trois niveaux en 1986, puis il devient une brasserie. Ce n’est qu’en 2009 que le groupe Thierry Oldak, nouveau propriétaire des lieux depuis 1999, décide de rendre au Bibent ses couleurs d’antan, soit le vert, le rouge et l’or. En 2011, le restaurant retrouve donc son décor originel et les clients peuvent alors y découvrir un intérieur restauré avec ces miroirs et lustres impressionnants. L’histoire raconte que Jean Jaurès, alors conseiller municipal et adjoint au maire, s’y rendait pour écrire des articles pour La Dépêche. Mais si le restaurant fête cette année ses 180 ans, il se pourrait bien que son record s’arrête là. En effet, Le Bibent a récemment été placé en redressement judiciaire et ses propriétaires cherchent actuellement à le vendre en raison de problèmes financiers.
À quelques pas du Bibent, Le Florida fait face au Capitole. Placé sous les arcades, le café-brasserie rythme la vie des Toulousains depuis 1874. Datant également de la “Belle époque”, le restaurant offre également une atmosphère digne de ce nom. Le bâtiment n’a pas toujours été un lieu de gastronomie : tenus par un chocolatier, les lieux se transforment en brasserie et prennent le nom du “Grand Café Durant”. L’Histoire fait de cet endroit un point de ralliement d’abord pour des chauffeurs de fiacres, puis pour les réfugiés espagnols dans les années 1940.
Plus de 100 ans plus tard, Le Florida, qui a repris son nom d’origine, anime toujours la place du Capitole tout au long de l’année. Les Toulousains et touristes se hâtent à sa terrasse ou en intérieur pour profiter d’un verre, d’un café ou d’un repas. L’endroit est idéal avec sa vue inégalée sur la place et sur le bâtiment emblématique qui abrite l’hôtel de ville de Toulouse. Et si vous êtes curieux, vous pourrez également profiter de son architecture intérieure impressionnante : ses miroirs et sa verrière qui surplombe la salle.
Parmi les boutiques centenaires de Toulouse se trouve la Droguerie Taverne. Situé au 14 rue Saint-Antoine du T, le magasin propose d’innombrables produits d’entretien pour la maison. C’est une véritable institution qui a prospéré de génération en génération depuis sa création en 1892. Cette entreprise a su préserver son héritage familial, transmis par l’arrière-grand-père, François Taverne, un authentique “marchand de couleurs” qui confectionnait des peintures artisanales et peignait à la main les enseignes commerciales de l’époque.
Aujourd’hui, la boutique a évolué pour devenir une droguerie spécialisée dans l’entretien de la maison. Forte de plus de 130 ans d’expérience, la Droguerie Taverne met à votre disposition un éventail impressionnant de plus de 1 000 références. Pour ceux qui souhaitent entretenir l’éclat des parquets d’époque, la boutique offre une gamme de nettoyants spécialement conçus pour redonner vie à vos sols en bois, en mettant en avant des produits de qualité qui révéleront toute la splendeur de votre parquet. De plus, la Droguerie Taverne s’engage à élargir son offre en ligne dans un avenir proche, ce qui signifie que vous pourrez bientôt passer commande en quelques clics depuis votre domicile.
Les origines des Cafés Bacquié remontent à 1896, lorsque Jules Bacquié, l’arrière-grand-père de Patrick et Olivier, actuels gérants, établit la Maison Bacquié au 5 place Victor Hugo. Il s’installe ainsi en plein cœur de Toulouse, en face du marché emblématique de la ville. À cette époque, le dénommé Jules torréfie son café de manière artisanale. Il utilise une boule de dix kilos chauffée au charbon, comme le racontent ses héritiers. Il passe ensuite le flambeau à Auguste, son fils, puis à Jacques, le père d’Olivier et Patrick, la quatrième génération de torréfacteurs. Si l’arrière-grand-père Jules pratiquait la torréfaction dans l’arrière-boutique, c’est Auguste qui a impulsé une nouvelle dynamique à l’entreprise après la Seconde Guerre mondiale. Il innove en créant des tournées à la campagne, échangeant du café et de l’huile contre des œufs.
Puis l’histoire se poursuit avec l’arrivée dans l’entreprise familiale de Jacques Bacquié, alors âgé de 18 ans. À son tour, il développe des associations de cafés de différentes provenances. Ses enfants racontent : « Sa plus belle réalisation est incontestablement le “Mélange Dégustation”, reconnaissable à son paquet jaune. Cet assemblage unique, parmi tant d’autres, est une exclusivité Bacquié. Afin de conserver ses critères de qualité, Jacques Bacquié sélectionne les cafés verts à Bordeaux ou au Havre les mélange en ses murs puis les torréfie. »
Les frères Olivier et Patrick reprennent ensuite la boutique après la disparition de leur père Jacques il y a vingt ans. Les nouveaux gérants apportent également leur touche personnelle comme ils l’expliquent : « Nous avons développé le secteur épicerie, la recherche de produits régionaux ou autres toujours dans une démarche qualité avec des produits traditionnels, tels que le foie gras, le saumon fumé, le caviar. Du côté cave, on y trouve une large vitrine de whiskies, de rhums, d’armagnacs, de vins, de champagnes et autres spiritueux. » Cent ans après sa création, l’enseigne désormais centenaire sert ses clients dans deux boutiques à Toulouse. L’une, située rue Victor Hugo, est dédiée au thé et aux accessoires, tandis que l’autre, rue Boulbonne, regroupe cafés, thés et accessoires.
Quelques années plus tard, en 1905, Toulouse a vu naître une véritable institution locale : le Bar à vin aux caves du Père Léon. Ce nom fait référence à son fondateur, une figure emblématique de la ville, Léon Sentenac. Plus d’un siècle s’est écoulé depuis cette date historique, et aujourd’hui, les actuels propriétaires perpétuent l’héritage de leur aïeul en transformant le bar à vin en une brasserie entièrement rénovée en 2012. Depuis 118 ans, le restaurant, situé au 2 place Esquirol, concocte de bons petits plats et accueille les voyageurs dans sa partie hôtel.
Depuis sa rénovation, le bistrot offre une ambiance mêlée de « modernisme » et de « tradition familiale ». Lors des travaux, les propriétaires avaient mis à l’abri les Casiers à Bouteilles, qui abritent d’innombrables flacons d’alcool, dont certains ont deux siècles d’histoire. Ils conservent ainsi leur précieuse couche de poussière, témoignage silencieux du temps qui passe et de l’histoire du Père Léon.
Cette dernière boutique centenaire de Toulouse a fêté ses 100 ans en 2019. Fondée en 1919, La Maison Busquets est devenue au fil des décennies un véritable pilier de la gastronomie toulousaine. Cette enseigne familiale, fondée par Antoine Busquets et son épouse Thérèse, est reconnue pour sa passion des bons produits, en particulier les beaux fruits et les vins de qualité. Elle a d’abord ouvert une première enseigne au 10 rue de Rémusat à Toulouse. Puis au fil des générations, la famille a élargi son offre, ajoutant des produits exotiques du monde entier et développant une cave à vins et spiritueux de renom dans les années 1970, mais également en se spécialisant dans les cadeaux de fin d’année et d’entreprises dans les années 1980.
En 1994, La Maison Busquets s’installe au 21 place Victor-Hugo, permettant ainsi d’offrir une nouvelle gamme de vins de qualité. La famille y développe alors les dégustations avec les clients favorisant l’échange et la convivialité. 114 ans après son ouverture, l’épicerie accueille les Toulousains dans deux boutiques. L’entreprise centenaire continue de partager sa passion pour les bons produits et ses traditions familiales.
Commentaires
Vega le 10/03/2025 à 14:46
Peut-être manque t-il dans cette liste la maison Habiague rue Alsace Lorraine, fondée en 1864...
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Severine Sarrat le 10/03/2025 à 16:20
Juste remarque que nous prendrons en compte dès que possible !
ENILCE DO CARMO ALBERGARIA ROCHA le 10/03/2025 à 22:56
Une grande richesse patrimoniale a decouvrir!