L’application de la ZFE est suspendue à Toulouse. La ville entre dans le dispositif des “zones de vigilance”, qui est plus flexible. La nouvelle n’a pas manqué de faire réagir.
Toulouse n’a plus de ZFE, zone à faible émission. L’application de ce dispositif visant à interdire la circulation des véhicules les plus polluants les grandes villes est suspendue dans l’agglomération toulousaine. La décision a été prise par le gouvernement au regard de l’amélioration de la qualité de l’air.
La Ville rose sera intégrée dans un nouveau dispositif créé par le gouvernement. Toulouse passe de ZFE à “zone de vigilance”, ce qui leur permet de « suspendre les prochaines étapes de (leur) calendrier de restrictions », a annoncé Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique. Le gouvernement tente ainsi de ménager les sensibilités politiques. En effet, les ZFE sont critiquées par le RN et LR, qui veulent les supprimer, et par LFI, qui réclame un moratoire.
La nouvelle a provoqué des réactions dans la Ville rose.
« Pierre-Olivier Nau, président du Medef Haute-Garonne, exprime sa satisfaction quant à l’assouplissement de la zone à faibles émissions à Toulouse », fait savoir le syndicat patronal dans un communiqué. « Le Medef 31 se réjouit particulièrement du report de l’interdiction des véhicules classés Crit’Air 3 à 2029. Cette décision, fruit d’une mobilisation tant nationale que locale, représente une victoire pour le syndicat patronal et les branches professionnelles qui auraient été fortement impactées par cette mesure. »
« Le gouvernement fait encore une fois le choix de l’inaction », considère le groupe écologiste. Il s’en prend également au maire de Toulouse : « Jean-Luc Moudenc expliquait encore, il y a quelques semaines, que la santé publique était importante, qu’il était pour les ZFE et qu’il fallait imaginer des nouveaux dispositifs d’aides. Et pourtant, à peine la décision du gouvernement de se désengager prise, Jean-Luc Moudenc annonce vouloir suspendre l’interdiction du Crit’air 3 jusqu’à un nouveau passage au-dessus des seuils règlementaires, soit à une date inconnue. »
Le groupe concède cependant que « le dispositif de ZFE méritait des aménagements qui prennent en compte le poids et la taille des véhicules dans les Crit’air, et accompagnent davantage les plus modestes ».
« Avec ces mesures, le gouvernement tente de calmer le jeu face à l’impopularité des ZFE (…). Encore un effet d’annonce du gouvernement, mais qui n’améliorera ni la qualité de l’air, ni la possibilité d’utiliser des transports efficaces et non-polluants », estime la fédération locale du Parti communiste français. « Monsieur Moudenc, le “Monsieur ZFE” d’Emmanuel Macron, devrait entendre les propositions que nous faisons depuis plusieurs années. Oui, il faut réduire l’usage de la voiture, mais pas par des mesures punitives envers les plus pauvres. (…) Pour améliorer la qualité de l’air et assurer la liberté de déplacement à tous, nous avons besoin d’un grand plan d’investissement pour développer le réseau de transports en commun, en ville, mais aussi dans les campagnes. »
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