Voici ce qu’a prévu la Ville de Toulouse pour apaiser les tensions rue Alsace-Lorraine

La Ville de Toulouse a décidé de lancer un aménagement expérimental rue Alsace-Lorraine pour limiter les conflits entre vélos, piétons et voitures. D’une durée de six mois, cette expérimentation verra le jour d’ici l’été prochain.

Qui n’a jamais été surpris par l’arrivée précipitée d’un vélo en déambulant rue Alsace-Lorraine ? Ce n’est pas nouveau, cette voie est un point de tension à Toulouse. Voitures, deux-roues, vélos, trottinettes ou encore piétons s’y croisent… parfois à leurs risques et périls. « C’est un axe complexe parce que l’espace est contraint et qu’à certains moments de la semaine, nous avons un flux de circulation, tous modes confondus, conséquent », souligne Maxime Boyer, adjoint au maire de Toulouse en charge des mobilités. Un problème que la Municipalité a décidé de prendre à bras-le-corps. Un aménagement expérimental va ainsi être réalisé rue Alsace-Lorraine. « L’objectif est de mieux démarquer les espaces de chacun sur cette aire piétonne », explique Maxime Boyer. Cette expérimentation, qui aura une durée de six mois, devrait débuter « d’ici avant l’été », précise l’élu.

« Nous sommes en train de faire les derniers réglages », indique Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, avant de détailler ce que prévoit cet aménagement expérimental. « L’idée est de tester un traçage provisoire pour les vélos, qui donnent trop souvent le sentiment aux piétons qu’ils sont en danger permanent, afin de canaliser l’essentiel du flux de cyclistes sur une partie de la rue Alsace-Lorraine. Et ce, sans pour autant mettre en danger les vélos par rapport aux voitures car le trafic automobile est réduit, mais il n’est pas nul non plus. Tout concilier a été difficile », souligne le maire. Plusieurs options ont ainsi été envisagées. « Nous dévoilerons ce qu’il en sera d’ici quelques semaines », annonce Jean-Luc Moudenc.

Pas d’interdiction des trottinettes et vélos rue Alsace-Lorraine

Si la Municipalité a décidé de lancer cette expérimentation, c’est notamment en réponse d’une demande de l’association 60 Millions de Piétons 31. Celle-ci souhaitait que les trottinettes, skateboards et vélos soient bannis de l’hypercentre de Toulouse face aux « flux de ces engins qui augmentent de façon exponentielle » et aux « cyclistes et trottinettistes qui circulent à des vitesses excessives et ne respectent pas les règles de priorité ». Une interdiction déjà mise en place dans tout ou partie du centre-ville de Lille, Nice, Niort ou encore Agen. « Ces municipalités qui ont pris ces décisions courageuses l’ont fait parce que le problème s’aggravait et qu’il était donc urgent de protéger la sécurité et le confort des piétons, dont une partie d’entre eux sont des publics fragiles. Ce besoin vital de protéger les piétons est encore tout aussi impérieux dans une grande ville comme Toulouse que dans ces villes de tailles diverses », estimait l’association dans un communiqué.

Mais la Mairie de la Ville rose n’est, pour le moment, pas pour bannir certains moyens de transport dans la commune. « Nous préférons que l’espace soit partagé dans un premier temps », informe Maxime Boyer. C’est d’ailleurs ce que la Ville a prévu rue de Metz, actuellement en plein travaux, où une différence de couleur entre la piste cyclable, la voie et les trottoirs et des clous circulaires pour séparer les vélos des véhicules seront mis en place. « Nous avons tenu compte de la mauvaise conception de la rue Alsace-Lorraine pour la réalisation du projet de la rue de Metz, en particulier sur les couleurs et l’identification de la voie où circulent les voitures et de celle où roulent les vélos. Il y aura une lisibilité d’emblée pour les usagers », appuie le maire de la Ville rose qui a tiré les leçons de l’aménagement raté de la rue Alsace-Lorraine.