C’est une histoire quasi anecdotique. Très tôt le matin, ce mardi 18 avril, les agents des espaces verts de la mairie de Toulouse métropole déracinent 200 arbres plantés par le collectif citoyen “Le Bocage Autrement”. Ces arbres ont été plantés à Paléficat dans le cadre d’une action de désobéissance civile. Objectif : lutter contre un projet d’urbanisme mené par Toulouse métropole dans le quartier et aux alentours.
Entre les riverains du quartier Paléficat et la mairie de Toulouse, le dialogue semble compliqué. Ce mardi 18 avril, les membres du collectif “le Bocage Autrement” découvrent la disparition des 200 arbres plantés par leurs soins le mois dernier. Le but ? S’opposer au projet d’aménagement mené par Toulouse Métropole sur une zone naturelle et destiné en partie à la production maraîchère. Au programme : la construction sur 120 hectares de 6000 à 7000 logements, de services publics et de commerces.
Paléficat, dernier quartier rural de Toulouse se retrouve donc au centre d’un mouvement de contestation citoyen. Ainsi, Hervé Le Floch, porte-parole du collectif, dénonce : “La bétonisation d’une zone agricole et d’un îlot de fraîcheur dont Toulouse a grand besoin avec le réchauffement climatique. On va créer une cité dortoir de plus, comme à Borderouge. Nous avons planté ces arbres pour nous faire entendre.” Il poursuit : “Nous avons participé aux concertations organisées par la mairie. Nous avons expliqué qu’à nos yeux ce projet était un non-sens écologique, mais il s’agissait en fait de consultations de façades. À aucun moment la mairie n’a pris en compte nos revendications.” Le membre du collectif craint que ces 200 arbres ne meurent suite à leur déracinement.
De son côté, Annette Laigneau, vice-présidente de Toulouse Métropole et présidente d’Oppidéa, l’aménageur du projet assure : “Ces arbres étaient plantés à des endroits inadaptés au projet que nous allons mener sur le site. Ils ont été rempotés et stockés dans des serres. Ils seront replantés à l’automne avec le concours des habitants lorsque les aménagements seront terminés.” De plus, sur la question de l’artificialisation des sols, l’adjointe à l’urbanisme de la mairie de Toulouse explique : “Les bordures de l’Hers seront dédiées à l’agriculture urbaine, soit 13 hectares. Nous nous engageons d’ailleurs à laisser environ 50% du terrain en pleine terre.” Un objectif qui laisse dubitatif Hervé Le Floch : “Cela n’a jamais été présenté de cette façon lors de la concertation. Je ne comprends pas comment il va être possible de tenir cet objectif avec les constructions prévues sur le site. Cela me paraît très compliqué.”
La Vice-Présidente de Toulouse métropole assure : “Le but est de valoriser le territoire en vue de développer l’urbanisation. Nous veillons à ce que les bâtiments répondent aux exigences de construction bas carbone. Par ailleurs, iIs seront réalisés à partir de matériaux biosourcés.” Autre promesse : la mise en place de systèmes de récupération des eaux pluviales, de pistes cyclables et autres chemins piétons afin de favoriser les mobilités douces.
“Le bocage habité” : Ce projet, situé à Paléficat au nord-est de la Ville rose, entre la route d’Albi, Borderouge et Launaguet, promet de nombreux bouleversements. Au programme :
Estelle Ben-mghira
Commentaires
cecile le 12/03/2025 à 15:15
hallucinant... ci dessous, pétition à signer! pour l'arrêt définitif de la tonte en ville (notamment au pied des arbres; c'est absurde..)
https://chng.it/cDC5znGH