Un an après l’effondrement d’un immeuble de la rue Saint-Rome, la mairie de Toulouse déploie un plan de sauvegarde. Elle va également tester un permis de louer dans le quartier Arnaud-Bernard.
Un an après l’effondrement de l’immeuble situé 4 rue Saint-Rome, la mairie de Toulouse a présenté vendredi 7 mars les premières actions du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) du centre historique. Ce dispositif vise à prévenir de nouveaux sinistres et à renforcer le contrôle des travaux immobiliers.
Le 9 mars 2024, un immeuble s’effondrait au 4 rue Saint-Rome. L’évacuation anticipée des habitants avait permis d’éviter tout blessé. Quelques jours plus tard, un autre immeuble, situé 1 rue des Puits-Clos, menaçait de s’effondrer, entraînant une interdiction d’habiter pour les bâtiments voisins.
Depuis, la municipalité a engagé plus de 525 000 euros dans les dispositifs de sécurisation, une somme qu’elle compte recouvrer auprès des propriétaires. « La collectivité n’a été informée d’aucune décision prise sur l’avenir de ces deux (terrains, ndlr). Vis-à-vis des occupants et riverains, cette situation ne peut perdurer indéfiniment », estime la mairie, qui prévoit des rencontres avec les syndics et propriétaires pour envisager des aménagements durables.
L’entrée en vigueur du PSMV permet de soumettre les travaux dans les habitations du centre-ville historique de Toulouse à une autorisation préalable de la mairie et de l’architecte des Bâtiments de France. « C’est aussi l’assurance d’instaurer de bonnes pratiques dans la réhabilitation du patrimoine bâti ancien pour une meilleure durabilité et une adaptation au changement climatique », insiste la municipalité.
Par ailleurs, la mairie testera dès novembre 2025 un “permis de louer” dans le quartier Arnaud-Bernard. Ce dispositif imposera aux propriétaires de présenter un diagnostic technique avant toute mise en location. Les logements jugés insalubres pourront se voir refuser l’autorisation de louer.
Une étude menée par la SPL Europolia a identifié près de 880 bâtiments énergivores et 150 copropriétés fragiles. Trois quartiers de Toulouse sont particulièrement concernés par l’habitat indigne : Arnaud-Bernard/Saint-Sernin, Bayard/Belfort et Esquirol/Carmes.
Aussi, la mairie appelle à une application rapide des décrets de la loi Habitat indigne votée en avril 2024. Cette loi doit permettre aux municipalités d’imposer des diagnostics structurels aux frais des propriétaires et de lancer des procédures d’expropriation pour les immeubles les plus dégradés.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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