La controverse autour d’un combat de nains, initialement programmé à Toulouse, conduit à l’annulation de l’événement dans la Ville rose.
Une boîte de nuit de Toulouse, Le Nine, s’est retrouvée au cœur d’une controverse pour avoir annoncé l’organisation d’un combat de nains lors d’une soirée à venir. Face à la vague de réactions indignées, les organisateurs, DD Event, ont finalement décidé d’annuler l’événement à Toulouse.
Initialement prévue pour le 11 avril prochain sous le nom de “soirée nain’portequoi”, ce combat de boxe entre personnes de petite taille était présenté comme un match “retour”. En effet, une soirée similaire s’est déjà déroulée en octobre dernier, sans provoquer de polémique ou débordement.
La décision d’organiser un tel spectacle a déclenché une vive réaction, notamment de la part de la ministre chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées, Fadila Khattabi. Elle a « condamné fermement » cette initiative sur BFMTV.
« Les deux “boxeurs” ne sont pas invités dans le cadre d’un événement sportif, mais bien en raison de leur handicap et, de surcroît, pour s’en moquer. C’est inadmissible et je le condamne fermement », considère Violette Viannay, la présidente de l’Association des personnes de petite taille.
Pourtant, un des participants au combat, également actif dans le domaine de l’événementiel, a défendu l’initiative sur RTL. « C’est un combat comme tous les autres. Sauf que nous sommes juste différents et petits en taille. (…) Les gens pensent que c’est un peu de la moquerie. Alors que pour moi-même et mes futurs combattants, on prend ça comme un sport », explique-t-il. Le participant annonce également que le combat de nains aura finalement lieu le 12 avril dans une salle de sport à Blagnac, près de Toulouse.
La légalité de cet événement suscite aussi des interrogations en raison d’un flou. Si des dispositions juridiques condamnent la discrimination en raison du handicap, elles ne s’appliquent pas nécessairement aux activités “récréatives”.
En 1995, une célèbre décision du Conseil d’État, l’arrêt de Morsang-sur-Orge, interdisait l’activité du lancer de nain. Les participants étaient bien d’accord pour y prendre part, mais elle est considérée comme étant contraire à la dignité humaine. Les autorités locales ont la possibilité d’invoquer cette jurisprudence pour interdire ce type d’événement.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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