Le Toulousain Jonathan Geffroy, ancien djihadiste se présentant comme repenti à son procès, est jugé depuis lundi par la cour d’assises spéciale de Paris pour association de malfaiteurs terroriste. Sa femme et sa mère comparaissent à ses côtés.
Depuis ce lundi 16 janvier, Jonathan Geffroy comparaît devant la cour d’assises spéciale de Paris pour association de malfaiteurs terroriste. Arrêté en 2017 en Syrie par l’armée locale, et remis à la France la même année, il se dit aujourd’hui « repenti », et aspirerait à une nouvelle vie, au Maroc. Mais, selon l’AFP, plusieurs rapports d’évaluation relèvent qu’il affiche toujours « une vision très rigoriste de l’islam, prônant la séparation des hommes et des femmes lors des fêtes et repas, préférant une femme portant le jilbab ou le niqab et n’écoutant pas d’autre musique que des anasheeds (chants religieux), la musique étant liée au plaisir ».
Converti à l’islam en 2007, le Toulousain s’est radicalisé l’année suivante et a effectué plusieurs séjours en Égypte. Là-bas, il a rencontré Abdelkader Merah, puis son frère Mohammed Merah, l’auteur des attaques meurtrières de militaires à Montauban et d’une école juive à Toulouse, qu’il hébergera temporairement. En 2015, il a rejoint les rangs de l’État Islamique en Syrie, avec femme et enfant. Il y a croisé la route des frères Clain, également originaires de la Ville rose, dont l’un des deux est devenu la voix officielle française du groupe terroriste.
Jonathan Geffroy devrait être entendu ce jeudi par la cour d’assises. Il aurait déjà confié, lors de l’enquête que son ancienne organisation avait prévu de « semer la terreur dans les campagnes françaises », perpétrant « de multiples meurtres isolés », rapporte l’AFP. Il a également parlé de l’envoi d’enfants pour mener des « opérations suicides », et a livré des dizaines de noms de Français ayant rejoint l’État Islamique.
Sur le banc des accusés, se trouve également sa femme, Latifa, qui comparaît libre sous contrôle judiciaire. Outre l’association de malfaiteurs terroriste, le couple est accusé d’avoir amené leur enfant en Syrie. Ils encourent tous les deux jusqu’à 30 ans de prison. La mère de l’ancien djihadiste toulousain Jonathan Geffroy est, elle aussi, jugée depuis lundi, pour financement du terrorisme. Il lui est reproché d’avoir envoyé près de 10 000 euros à son fils. Elle risque 10 ans de réclusion. Leur procès devrait se poursuivre jusqu’au 23 janvier.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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