C’est désormais officiel, la Zone à faibles émissions (ZFE) entrera en vigueur le 1er mars prochain. Mais les modalités de ce dispositif font encore débat, notamment son périmètre arrêté par Toulouse Métropole. Le député de Haute-Garonne Pierre Cabaré (LREM) dénonce un choix incohérent, particulièrement celui d’inclure la rocade Ouest dans la ZFE. Le Journal Toulousain lui donne la parole.
Pour que la Ville rose dispose du rayonnement européen qu’elle mérite, la ville doit se doter d’un grand projet de structuration autour de l’aéroport : il faut prévoir un pôle multimodal digne du poids économique de Toulouse-Blagnac. Disposer de transports en commun qui connectent l’aéroport et les villes environnantes, des gares accessibles à tous, un vrai projet où la LGV trouvera sa place comme maillon essentiel pour le développement de l’Occitanie.
Toulouse doit définir une approche et une vision globale dont la gestion de la circulation des populations est l’une des pièces maîtresse, pour garantir une politique territoriale pertinente et efficace. Or, celle-ci est gérée de manière totalement anarchique. Pour preuve.
La ZFE (Zone à faibles émissions) est une incohérence territoriale qui se prépare, car il a été décidé de placer la rocade Ouest de Toulouse dans cette zone ! Le responsable de Toulouse Métropole (François Chollet) en charge du dossier n’y trouve rien à redire, et c’est donc bien le choix des élus qui est en cause, et non pas la loi qui a créé les ZFE (35 agglomérations en France sont concernées).
Par ce choix, ces élus locaux prétendent fermer, à certains véhicules, l’accès à Toulouse, ainsi que l’utilisation de la rocade Ouest essentielle au trafic, au plus tard en 2024. Ils se cachent derrière les lois pour masquer cette impréparation. Avec cette même loi, Montpellier a décalé l’application à 2028 et exclu les rocades et certains axes qui sont dans le périmètre de cette zone. Il était possible de le faire à Toulouse, mais ils préfèrent taper sur le législateur, au lieu de peser les conséquences sur les utilisateurs.
On ne peut pas sanctionner ceux qui ont l’obligation de prendre la voiture. Grenoble, Lyon, en écartant les véhicules particuliers, et même Paris en matière de transport, ne vont pas aussi loin que Toulouse Métropole.
Ce choix est incompréhensible, mais pas pour le maire de Blagnac, Joseph Carles, qui, préventivement, a envisagé en réponse de “bloquer” l’accès de la ville aux véhicules étrangers à la commune, comme il l’a dévoilé aux médias en janvier 2022. « Je vais donc emmerder ceux qui rentrent dans Blagnac alors qu’ils n’ont rien à y faire en complexifiant le trafic de transit. Zones 30, sens uniques et feux vont être installés », précisait Joseph Carles dans la Dépêche du Midi. Cela signifie qu’il a bien anticipé, quant à lui, que les conducteurs qui ne pourront plus prendre la rocade Ouest, se reporteront obligatoirement sur Blagnac, car ils n’auront pas d’autre solution. La mesure qu’il propose à l’échelle d’un problème que personne n’a voulu anticiper, risque d’être bien insuffisante.
Lorsque l’on met en place des directives, on le fait en pesant les conséquences prévisibles, sans se défausser sur le législateur, ni en sanctionnant les personnes qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule, ni de prendre les transports en commun défaillants.
Une décision sans logique, sans cohérence, sans respect des horaires de travail ou de loisirs, comme l’accompagnement des enfants.
Je n’accepte pas une frontière dans ma circonscription (à laquelle appartient la ville de Blagnac, NDLR), entre les citoyens qui ont les moyens de changer de véhicule, et ceux qui ne l’ont pas.
Pierre Cabaré, député de la première circonscription de Haute-Garonne
(Cantons de : Blagnac, Toulouse IV, Toulouse V, Toulouse XIII moins la commune de Colomiers, la partie de la Ville rose comprise dans le canton de Toulouse XIV)
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