Les derniers détenus ont quitté la prison Saint-Michel en 2009. Depuis, le site, désaffecté, accueille quelques manifestations culturelles mais aucun projet structurant. Jean-Luc Moudenc souhaitait racheter le site à l’État pour en faire une Cité de la musique. Mais, depuis, rien ne s’est passé. Les riverains craignent le délabrement du lieu et la vente à des promoteurs privés. Le Journal Toulousain leur donne la parole, et ouvre ses colonnes à Guillaume Drijard, président du Comité de quartier Saint-Michel.
Depuis plus de 18 ans, l’ex-prison Saint-Michel est presque entièrement à l’abandon sur un vaste terrain de 2 hectares au cœur du quartier Saint-Michel, devant la station de métro Saint-Michel Marcel Langer.
Le travail des associations de quartier concernées, le Comité de quartier Saint-Michel et Busca, notre quartier, a permis durant le mandat municipal précédent que le montant de l’offre de cession de l’ex-prison à la Ville de Toulouse passe de 11,5 millions d’euros à 5,5 millions d’euros. Un tarif devenu raisonnable, un projet d’aménagement du site consensuel. Nous pensions que la Ville allait enfin acheter l’ex-prison Saint-Michel pour pouvoir faire les travaux d’urgence nécessaires pour arrêter la dégradation des bâtiments, pour permettre le développement d’activités transitoires, pour engager les travaux sur l’espace public… en attendant que le projet de Cité de la musique, avec un auditorium au fond du terrain, puisse se préciser et être financé.
Lorsqu’à l’été 2019, le préfet a fait cette offre de cession de l’ex-prison Saint-Michel pour 5,5 millions d’euros au maire de la Ville rose et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc a alors changé d’orientation en expliquant qu’avant d’acheter un terrain pour y construire une maison, il faut d’abord avoir les sous pour construire la maison, faisant allusion au financement de l’auditorium par le ministère de la Culture. Nous avons répondu qu’au contraire, lorsque se présente une magnifique opportunité d’améliorer le cadre de vie du quartier, sans compter des bâtiments au fort potentiel pour des utilisations transitoires, il faut savoir saisir l’occasion, en attendant de savoir si la maison au fond du terrain, en l’occurrence l’auditorium, pourra être financé.
Jean-Luc Moudenc a été réélu en 2020 en annonçant, pour son deuxième mandat consécutif, sa volonté de réaliser une Cité de la musique sur le site de l’ex-prison. Mais il n’achète pas ! Aucun budget n’a été prévu à la Métropole en 2021-2026 pour cette acquisition, ni pour les travaux d’urgence et des activités transitoires. De plus, il semble qu’aucun projet de financement de l’auditorium n’a pas été présenté au ministère de la Culture et autres partenaires pour que ce projet soit financé et figure dans le prochain contrat de plan Etat-Région 2021-2027. Nous nous interrogeons sur la volonté réelle de Jean-Luc Moudenc pour que l’ex-prison Saint-Michel soit réhabilitée et entourée d’espaces verts, comme annoncé.
L’État attend, depuis plus de 10 ans, de savoir si la Ville souhaite acquérir l’ex-prison Saint-Michel avant de se tourner vers le privé pour vendre le site. Jean-Luc Moudenc ayant été réélu avec un projet qui ne se concrétise pas par l’acquisition de l’ex-prison, on peut imaginer que le préfet finira par se tourner vers la promotion privée. Mais est-ce réellement le souhait du conseil municipal, qui s’était pourtant engagé en 2013 à l’unanimité, Jean-Luc Moudenc inclus, que la Ville acquière l’ex-prison à un tarif raisonnable ?
Nous avons envoyé une lettre ouverte à Jean-Luc Moudenc, qui explicite plusieurs de nos rêves d’activités qui pourraient se réaliser sur le site de l’ex-prison Saint-Michel. Pour que ces rêves puissent devenir réalité, en attendant que le projet de Cité de la musique se précise, nous demandons que la Ville devienne propriétaire de l’ex-prison d’ici la fin de l’année 2021. Une lettre que chaque Toulousain peut signer et envoyer au maire de Toulouse.
Guillaume Drijard, président du Comité de quartier Saint-Michel
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